•  

    Vous souvenez-vous de cet article sur les statues qui sont élevées à la gloire des empêcheurs de tourner bien rond ?

    Au cours de ces quelques jours d'embardées en Auvergne durant lesquelles j'ai découvert que le soleil coûtait moins cher que sur les bords de la maré nostrum polluée, je reviens vers vous le cœur chargé d'allégresse.

     

    Hosanna, hosanna le Loup est revenu belliqueux !

    Hosanna, hosanna le Loup est redevenu belliqueux.....Il va élever une statue.

     

    Du latin bellicosus (guerrier ) de bellum, (guerre).

    Dans ma tête de Loup, dépoussiérée des quelques toiles d'araignées j'extrapole en me vautrant dans la facilité :

    Belli cossus : la belle cause ou la belle chose....et pourquoi pas comme le disait ce bon vieux Jack LANG : ce Loup..quel bel homme !

    Le reste de la traduction tente de le prouver et de l'affirmer : Bellum : ce Loup quel bel homme !

     

    Frétillant comme un gars du Don (fleuve Russe qui coulait si rapidement que jamais son eau ne gelait...authentique) aucun barrage ne pourrait contenir mon flot de pensées sur cette merveilleuse expression « sivice pacem parabellum »....ou si vous préférez en v.o franchouillarde : «  si tu veux qu'on te foute une paix royale t'as intérêt à tirer le premier. ».

    Et pourtant c'est ce qu'il ne s'est pas produit.

     

    Il eut été préférable dans le cercle très fermé de ce microcosme de jouer aux cartes, au jeu des 7 familles en particulier, pour pouvoir tirer allégrement sur une carte représentant la personne à abattre.

     

    Abattre ses cartes quelle belle expression, digne d'un bûcheron qui abat un arbre, d'un athlète qui abat les obstacles,  d'un éleveur qui abat un bestiau pour festoyer, d'un seigneur qui abat un pont levis pour laisser entrer, et d'une réunion de famille se transformant en « WATERLOO » de ABBA . (encore un jeu de maux tiré par les poils!)

     

    J' hypothétise cette action à laquelle mes pensées virevoltant avec facilités comme les balles d’une rafale de mitraillette, donnent du panache à la victime.

     

    Sapristi..! je vais vite en besogne ..mais ou avais-je la tête...pas dans le cul..c'est bordé de nouilles...la mitraillette pour mes aminches les Picards : c'est un  morceau de baguette rempli de frites et une fricadelle, aussi nommée fricandelle mais à lièchhhh ( là on se moque ouvertement des Belges et du parlé de Liège )c'est fricadelle ! ….et ne pas oublier la sauce, bref un repas complet dans un pain.

     

    Comme après la pluie vient le beau temps après le casse-croûte vient le panache.... mais pas à demi-panaché (jeu de mot éculé ai-je bien dit ).

     

    Donc dans la Belle-Famille...c'est une nouvelle version de ce jeu de massacre, essayez..vous verrez comme il est palpitant de flinguer belle maman et Beau-Papa 

    je continue donc en compagnie du peloton d'exécution :

     

    j'voudro ech bieau-père.( oui je sais...j'ai la version des cht'i!)

     

    Figure emblématique de la famille, devenu patriarche non pas pour ses qualités de sagesse et le respect qui lui sont dus, mais parce que c'est le plus vieux.

    Et bien celui-là, je voudrais lui tirer le portrait, et m'offrir sa représentation à encadrer pour l’accrocher bien en vue dans mon atelier  « d'éleveur de statues »..encore un truc qui me tue....élever une statue...ce n'est pas lui inculquer les bonnes et différentes manières à devenir représentable...

     

    y' en a qui ont des feuilles de vigne pour qu'on leur lâche la grappe, des Venus Callipyges qui oublient que plus on monte plus on montre ses fesses, d'autres qui n'en pense pas moins au sujet de RODIN, ...non... moi je veux parler d'ériger pour mieux la jeter au sol par la suite.

     

    La statue que je destine à cet homme est « kolossal », tant les bâtons qu'il a mis dans les roues de mon couple on été autant d'occasions à me vautrer sous les yeux ravis de sa famille.

    Je ne serais pas rancunier, car je lui suis infiniment reconnaissant de 2 faits marquants.

    1 / Je lui dois : le fait que sa fille soit aussi forte en amour dans notre couple

    2 / que notre fille soit « la femme qui se tient debout le poing levé »....

    celles là sont les deux seules engeances de femelles qui ont osé braver les diktats du mâle tout puissant.

    Cette statue, je vais te la dresser, la sculpter et la polir pour mieux la démolir..Ah..quel pied (d'estal)


    Partant de cette constatation, si on considère qu'une statue représente quelqu'un de prestigieux, suffisamment admiré pour qu'on la lui dresse, il est facile d'imaginer que si, au figuré, vous mettez une connaissance sur un piédestal, c'est que vous lui vouez une certaine admiration (la situation en hauteur de la statue, surélevée sur son piédestal, ne fait que renforcer le sens), que cette personne a à vos yeux un certain prestige que, métaphoriquement, elle perd, lorsqu'elle choit de son piédestal.

     

    En joue.....FEU ! sur el bièl-mère ….

     pour vous, gens de tous ces beaux pays de France je traduis : « au tour de la belle doche..je vais lui faire sa fête ! ».

    La salve crépite, visée droit au cœur, elle refusa qu'on lui banda les yeux..elle qui durant tant d’années à fait semblant de ne rien voir....le coup de grâce...son gendre vient de lui porter...il la surnommée MEDUSA.

     

    J'applique à cette situation le célèbre :Celerius quam asparagi cocuntur ….. En moins de temps qu'il n'en faut pour cuire les asperges ou plus prosaïquement : il fallait autant de temps pour tuer un âne à coup de figues molles.

     

    ... «  Garchon (toujours les cht'is) une statue pour la belle-mère et une.... »

     

    Me voici éleveur de 2 statues que je dédie à deux personnages d'importance, car ils sont responsables de la venue au monde de ma femme.

    Ma femme, LA CATINOU, à qui je ne suis pas prés d'élever une statue !

     

    Sans haine, sans esprit de vengeance mais restant vigilant sur la santé morale et physique de celle qui me tient par la main depuis que je sculpte des statues en reconnaissance de ceux et celles qui nous ont fait dire un jour :

    « même pas mal car le combat cessera faute de combattants. »

    Corneille, Le Cid, Acte IV, Scène 3.

     

    Ah....çà m'a fait du bien de montrer les crocs...et de m'en servir !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    8 commentaires
  •  

    Quelques jours se sont écoulés depuis le départ « de la tribu prophétique».

    Je me suis rendu à leur campement pour régler une affaire. J'avais négocié avec un magasin de souvenirs, la vente de panières en osier ; 

    La demande de l'époque portait sur plusieurs centaines de pièces distribuées dans des magasins recevant une clientèle nombreuse de touristes.

    La difficulté était de faire comprendre aux fabricants (mes amis les Manouches ) qu'il fallait tenir leurs engagements et qu'une fois une importante somme d'argent empochée ils devaient honorer les demandes.....ce qui fut impossible à réaliser.

     

    Grosse effervescence dans cette ruche où si tu ne prends pas garde, tu es attaqué par les guêpes; bien sûr très imagée cette comparaison mais très proche de la réalité. Leur unique moyen de faire entrer de l'argent c'est le commerce et le troc et là, j'ai vu de tout.

    Ce que je vais vous rapporter est entièrement vrai et dépasse les limites du raisonnable.

    Un attroupement composé d' une dizaine d'hommes s'est formé au cul d'une BMW rutilante, de couleur noire.

    Celui qui semble en être le conducteur est négligemment appuyé contre l'intérieur de la portière ouverte, avant gauche, le moteur tourne au ralenti, prêt à partir.

    La malle arrière est grande ouverte, dans le coffre je distingue trois petites valises. Dans leur écrin de velours noir apparaît une collection de montres de grande valeur me semble t il.

     

    Le deuxième homme, sapé comme un milord porte beau. Grand brun, de carrure imposante, ses deux mains sont ornées nombreuses bagues en or, représentant une tour Eiffel, un fer à cheval, une tête de lion et d'autres motifs tous aussi proéminent, disproportionnés, ayant deux buts : celui d'impressionner et de faire très mal en cas de bagarre.

    Les discutions vont bon train et me donnent le loisirs d'approcher sans que personne ne me re­marque. Bougodon me capte du coin de l'œil, il me fait signe de me taire et pour me «fondre» dans ce groupe m'adresse quelques mots dans sa langue maternelle... et paternelle. (Trad. phonétique)

    «jalla phral itsa, came te pilles birra? ( ça va frère il fait chaud tu veux boire une bière?)

    «ova, iman douye birra drein wagi ape ky (bien sur j'ai deux bières dans la voiture tu viens?)

     

    La conversation n'a pas échappé au «vendeur à la sauvette» qui me montrant du doigt de­mande «kouni kava» (qui est-ce)

    Avant que quelqu'un ne réponde je m'adresse à lui «kichi bicraves le» (combien tu les vends ) ouf! Nous parlons la même langue. Des informations se font entendre dans le groupe: « ilo Philippe, le chiffonnier, il rachète tout, c'est un homme, un voyageur... ».

     

    Mais à ce moment précis, l'homme aux yeux de lapin, caché par le groupe apparaît. Il porte au poignet droit trois superbes montres d'homme qui rendant jaloux le poignet gauche en porte autant. Six montres pour un garçon qui ne sait pas lire et écrire, voilà de quoi occuper ses longues journées.

    Après quelques mots rapides, le coffre est refermé. J’aperçois sur la banquette arrière une jeune fille qui gesticule et que calme le vendeur d'une magistrale paire de gifles.

    Dans un nuage de poussière la voiture et son contenu disparaissent, laissant là le groupe qui ne dit mot.

     

    Venant vers moi, me serrant dans ses bras pour me dire bonjour Bougodon me dit « mon beau-frère vient d'échanger sa femme contre six montres! il est fou, quand l'homme (le vendeur) verra que ma sœur est enceinte il voudra reprendre ses montres! Quelle histoire ça va faire».

     

    La fin de cette aventure tragi-comique est rocambolesque.

    Le bébé du couple a été recueilli par une des femmes de la famille qui ne pouvait avoir d'enfant et qui deviendra sa mère de façon tout à fait illégitime.

    Certains actes de naissance ont été arrangés pour le plus grand bien de tous, je le reconnais de façon illégale... mais des fois seul le résultat compte.

     

    La jeune femme, alors âgée de seize ans, a été livrée à la prostitution dans la périphérie de Lyon. Trois mois plus tard alors qu'elle venait d'être vendue à un réseau de prostitution, elle s'est échappée parcourant le chemin du retour en trois semaines. Son acheteur a été confondu entre temps pour le casse de la bijouterie dans laquelle il avait dérobé les montres. Happy-end me direz-vous.

     

    Ce benêt d « ' œil de lapin » s'est fait voler les montres, sa femme a été récupérée par un jeune ma­nouche avec qui elle ne tarda pas d'avoir plusieurs enfants. Quant au héros de cette épopée, je ne sais ce qu'il est devenu.

    Les acteurs de ce théâtre ambulant de la comédie de la vie, ont été nombreux. Chacun a joué un acte, une scène puis après avoir fait trois petits tours sont repartis. Il en est de même pour moi.

     

    Je vous dois un grand merci pour m'avoir accordé votre confiance.

    Je ne cherche pas à attirer votre pitié....c'est un monde parallèle et cruel dans lequel j'ai évolué et qui pendant un temps m'a collé à la peau.....pourquoi le nier.

     

    Le changement de nos personnalités est possible et je dois beaucoup à quelques personnes qui m'ont tendu la main et tenu le clavier pour que je puisse exprimer ce que j'avais sur le cœur......EKLABLOG. (et le personnel ), Annie qui un jour m'a dit : t'es un con...prouve moi le contraire, Suzanne et Jany...tant d'autres avec Sérénita (!).. et CATINOU ..... et maintenant : VOUS.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    9 commentaires
  •  

    SONIA

     

    Sa fille aînée, Sonia était spéciale.

    Je ne saurais lui attribuer un age, peut être une petite trentaine d'années passées à remplacer la mère pour s'occuper des nombreux frères et sœurs.....mais c'est comme çà et il ne saurait être autrement...question de traditions.

     

    Le temps avait passé, les charges de la famille étaient ses priorités.....on ne lui connaissait aucun prétendant jusqu'au jour ou......

    Une jolie petite frimousse avait débarqué sans être annoncée. Pour la réputation du clan, elle avait été très durement maltraitée.... et sa réputation sentait le souffre faisant de cette jolie jeune femme un être isolé et malheureuse.

    La petite fille, était la préférée de son papou (grand-père ) toujours fourrée dans sa roulotte et contrairement aux autres filles, elle partait chiner avec le Vieux. Elle était bien la seule à ma connaissance de profiter de cet avantage.

     

    Pourtant le patriarche n'avait pas eu un comportement trop dur envers elle et souvent il prenait sa défense jusqu'à porter des coups de couteau à des prétendants imprudents qui ne pensaient qu'à passer leurs envies de mâles.

    Connaissant parfaitement leurs us et coutumes je n'ai pas été surpris le jour ou j'ai appris que......le père...

    Et ce soir, ce bâtard voudrait m 'honorer en me confiant sa fille..... j'avais envie hurler, de le rouer de coups..mais le fusil qu'il tenait à la main me fit comprendre que dans un différent celui qui tient une arme aura toujours raison.

     

    Mon ami ,le Bougodon, sentant arriver le grabuge, pris sa sœur Sonia par le bras, la catapulta dans une roulotte et sans me demander mon avis me jeta dans ses bras.

    Cinq à six marmots étaient entassés sur le plancher de la roulotte, lovés dans des édredons à plumes.

    A l'extérieur, tous étaient partis se mettre à l'abri....quand le Vieux commençait à tirer en l'air il était préférable de descendre aux abris.

    Il jurait tous ces morts en proférant des menaces dans le cas où je lui aurais fait l'injure de refuser son royal cadeau.

     

    Sans prononcer la moindre parole, nous nous sommes allongés, serrés l'un contre l'autre et d'un commun accord nous avons fait tanguer la roulotte.....ce qui eut pour effet de réveiller les poules dans les cages, fixées sous le plancher.

     

    A chaque supposé coup de rein, la  volaille  caquetait et battait des ailes....la «verdine » brinquebalait, faisant tinter les poêlons et ustensiles de cuisine accrochées aux roues de la caravane...comme nous mettions du cœur à l'ouvrage, le tuyau de poêle, mal fixé, s'est décroché et un nuage de suie acre envahit la carrée....

    Dehors, les coups de fusil s'étaient tus, l'odeur acre de la poudre était remplacée par les relents d’alcool d'autres coups de canon.

    Le patriarche,enveloppé dans une couverture cuvait , tranquille pour cette nuit, une semaine plus tard il avait rendez-vous avec la grande faucheuse..dans ma voiture.

     

    Tard dans la nuit, remis de nos émotions nous nous sommes quittés sans mots dire ni maudire.....Qu'est elle devenue..je l'ignore... SONIA avait une route différente de la mienne et elle la suivie.

    Pour tous, l'honneur de cette femme avait été préservé et sa réputation sauvegardée, n'était-ce pas là le principal ?

     

    Un étrange goût amer vous a envahi le palais ?...allez vous rester à table ?....prenez cinq minutes pour vous reprendre, le repas n'est pas terminé et parfois il vous faudra boire la coupe jusqu'à la lie....

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    2 commentaires
  • Le soir venu, les trois hommes que j'avais embauchés pour effectuer ce travail avaient besoin de se dégourdir les esprits.

    Prudent je l'étais par habitude avec ces gens. Je prélevais un tiers de la somme que je leur devais en paiement de leur travail.

    L'argent ainsi « épargné d'office » était remis de la main à la main aux femmes.....pour qu’elles puissent assurer un entretien correcte de leurs enfants.

     

    Première halte de ce chemin de croix.

    Le bar restaurant situé à la sortie du village dans lequel je suis installé. La bière est fraîche et ne doit pas attendre sur le rade du bar..qu' à cela ne tienne...vite fait bien fait...les premiers billets s'envolent à tire d'aile... la tireuse de la bière était sous pression.

     

    Les quelques kilomètres qui séparent la ligne de départ du lieu de stationnement s'effectue sans problèmes par les chemins de contrebandiers moins fréquentés par la maréchaussée.

     

    Seconde halte....Faudrait peut être penser à mettre quelque chose dans l'estomac !

    Quatre gros pains de campagne, cinq paquets de chips, quatre poulets, deux calandos et cinq bouteilles de Cognac ….de quoi terminer la soirée en beauté !

    Les quatre premières « Martel étoilées » sont pour la communauté et la « der des der » est pour le père...on a du respect pour les traditions chez ces gens là !

     

    Soit dit en passant sur l'égratignure que je fais à Martel (pas le Charles de Poitiers) mais celui de la marque du même nom est justifiée. Après la soirée trop arrosée, le lendemain au réveil ils se sont mis « Martel en tête » dans le sens où il y a comme une sorte de furie sauvage qui galope dans le crâne que seule l'aspirine peu stopper.

     

    Le moyen de locomotion chez eux m'a de suite captivé.La famille possédait quatre roulottes hippomobiles.

    Quand il faut faire le plein des véhicules qui tractent les roulottes, les problèmes pointent le bout de leurs naseaux....Si c'est encore assez facile de remplir de carburant un réservoir, c'est une autre paire de manches que de nourrir des chevaux épris de liberté.

    Un des gails du père, trouvant que l'herbe était plus verte chez le voisin, avait défoncé la barrière d'une propriété, suite à une envie subite, se régalant des parterres fleuries et de quelques plantes soigneusement bichonnées par une brave dame.

     

    Des mots, gros et vindicatifs s’échangèrent, le garde champêtre fut saisi de l'affaire du siècle et devant les menaces de dépôt de plainte, je suis intervenu pour calmer les belligérants.

     

    Mon intervention consistant à laisser une poignée de billets sur la table de la victime a ramené le calme.

     

    Ce soir, je suis invité à partager le repas ….et le cognac.

    Le grand feu qui toute la soirée a réuni les membres de la famille, donne ses derniers rougeoiements, créant une ambiance plus intime.

    Le vieux chef de famille est complètement ivre. Il finit de vider une bouteille de rachidi ( traduire par : la brûlante, si vous préférez de l'eau de vie...qui donne la mort!).

     

    Les tiknés (les petits) sont dans les roulottes.Des matelas sont alignés sur les planchers, les enfants une fois couchés, sont recouverts de gros édredons de plume d'oie qui leur garantissent une douce température.

    Les femmes sont affairées à divers travaux ingrats et leurs maris se saoulent tranquillement.

     

    Juste avant de quitter la place de stationnement, je remercie l'Ancien, qui dans un sursaut de connerie allait déclencher une suite de fin de soirée beuverie que je n'avais jamais eu à maîtriser jusqu'à ce jour.

     

     

    Il m'agrippe le bras gauche et me tire à lui .Nous nous faisons face à face, son haleine de poivrot me donne la gerbe.

    Je vous traduit ces hoquets : « Rachai...t'es un frère..je te donne ma fille Sonia...prends la pour la nuit... ».

    Pour me remercier de divers services rendus cet homme pour qui j'étais un « pasteur » m'offrait sa fille en remerciement.

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    2 commentaires
  •  

    Mon interlocuteur était sérieux. Depuis plusieurs années je côtoyais cette famille et

    un respect mutuel s'est installé au fil de nos « coups de commerce » de nos engagements tenus et des secrets enfouis dans nos mémoires à jamais scellées par la parole donnée entre vrais hommes.

    Le patriarche qui décidait de l'avenir de  sa tribu a trouvé la mort, une nuit, dans ma voiture......

    Ce secret n'a jamais été éventé depuis ce temps là.

     

    Les mariages consanguins font des ravages....j'ai assisté à de bien pénibles scènes d'union, intolérables aux yeux de l'homme que j'étais, mais je devais m'enfermer dans un mutisme de lâche dont je ne suis pas fière...

    je vous demande pardon mesdames, mais il y a  des soirs ou j'ai tourné le regard pour ne pas avoir à affronter la détresse contenue dans les yeux de jeunes filles qui allaient servir à assouvir le trop plein de testostérone d'un membre de leur propre famille.

     

    Ils sont surnommés: les hommes des bois, les « Schwartz » les noirs tant leur peau est cuivrée et sombre.

    Leur fa­çon de vivre est rudimentaire et prés de la nature.

    Habitués à la rudesse de la vie, en proie au racisme, pauvres parmi les pauvres, ils sont victimes de leur aspect et des moqueries d'autres groupes des gens du voyage. Ils sont en définitif le bas de l'échelle de ce cirque humain qui, il y a des siècles, a jeté sur les routes de l'Europe des peuples de nomades.

    Plusieurs vivent ou végètent dans des voitures en compagnie de leurs épouses et de leurs enfants, c'est leur seule résidence.

    Je reviendrais sur un épisode de mes fréquentations.

     

    La famille à laquelle je fais référence regroupe une cinquante de membres qui se déplacent que très rarement. Cette sédentarité est causée par leur appartenance à un passé lointain, imposé par les anciens : ils se déplacent encore avec des caravanes tirées par des chevaux....

    Arrivés aux portes du 21 eme siècle à cheval et en roulottes ne manque pas de panache.Cet anachronisme est un boulet qu'ils traînent à leurs pieds entravés par l’héritage de leur culture.

    .

    Ils venaient régulièrement vendre des métaux, de la ferraille et de la brocante. Petit à petit nous avons établi des règles entre nous qui n'ont jamais été transgressées. Mon épouse apportait une aide dans l'établissement de dossiers administratifs entre autres, peut être me sera t il donné de vous offrir le récit de succulents échanges entre ces femmes....comme le fait de monter une mayonnaise, de faire une purée écrasée ou tout simplement d'aborder des sujets féminins plus intimes.

     

    Lorsqu'ils travaillaient pour moi, je les nourrissais et les hébergeais. Quand nous brûlions le cuivre, la chaleur était telle qu''ils se mettaient torse nu même en plein hiver.

    A la fin de la journée avait lieu la cérémonie du « Jourdain ».

     

    Un ruisseau qui servait de réserve de pêche bordait la propriété. Ils s'en servaient de salle de bain au grand air, se frottant le corps avec des berlingots d'eau de javel. Le noir de fumée partait dans l'eau et par consé­quence le chlore aussi, nous repêchions les truites qui flottaient au fil de l'eau. Le soir c'était festin.

     

    C'est précisément à l'occasion de la fin d'un chantier, que j'ai été gratifié d' une bien étrange marque de confiance........Vous allez être surpris.

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    5 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique