• L'HOMME AUX YEUX DE LAPIN (suite )

     

    Mon interlocuteur était sérieux. Depuis plusieurs années je côtoyais cette famille et

    un respect mutuel s'est installé au fil de nos « coups de commerce » de nos engagements tenus et des secrets enfouis dans nos mémoires à jamais scellées par la parole donnée entre vrais hommes.

    Le patriarche qui décidait de l'avenir de  sa tribu a trouvé la mort, une nuit, dans ma voiture......

    Ce secret n'a jamais été éventé depuis ce temps là.

     

    Les mariages consanguins font des ravages....j'ai assisté à de bien pénibles scènes d'union, intolérables aux yeux de l'homme que j'étais, mais je devais m'enfermer dans un mutisme de lâche dont je ne suis pas fière...

    je vous demande pardon mesdames, mais il y a  des soirs ou j'ai tourné le regard pour ne pas avoir à affronter la détresse contenue dans les yeux de jeunes filles qui allaient servir à assouvir le trop plein de testostérone d'un membre de leur propre famille.

     

    Ils sont surnommés: les hommes des bois, les « Schwartz » les noirs tant leur peau est cuivrée et sombre.

    Leur fa­çon de vivre est rudimentaire et prés de la nature.

    Habitués à la rudesse de la vie, en proie au racisme, pauvres parmi les pauvres, ils sont victimes de leur aspect et des moqueries d'autres groupes des gens du voyage. Ils sont en définitif le bas de l'échelle de ce cirque humain qui, il y a des siècles, a jeté sur les routes de l'Europe des peuples de nomades.

    Plusieurs vivent ou végètent dans des voitures en compagnie de leurs épouses et de leurs enfants, c'est leur seule résidence.

    Je reviendrais sur un épisode de mes fréquentations.

     

    La famille à laquelle je fais référence regroupe une cinquante de membres qui se déplacent que très rarement. Cette sédentarité est causée par leur appartenance à un passé lointain, imposé par les anciens : ils se déplacent encore avec des caravanes tirées par des chevaux....

    Arrivés aux portes du 21 eme siècle à cheval et en roulottes ne manque pas de panache.Cet anachronisme est un boulet qu'ils traînent à leurs pieds entravés par l’héritage de leur culture.

    .

    Ils venaient régulièrement vendre des métaux, de la ferraille et de la brocante. Petit à petit nous avons établi des règles entre nous qui n'ont jamais été transgressées. Mon épouse apportait une aide dans l'établissement de dossiers administratifs entre autres, peut être me sera t il donné de vous offrir le récit de succulents échanges entre ces femmes....comme le fait de monter une mayonnaise, de faire une purée écrasée ou tout simplement d'aborder des sujets féminins plus intimes.

     

    Lorsqu'ils travaillaient pour moi, je les nourrissais et les hébergeais. Quand nous brûlions le cuivre, la chaleur était telle qu''ils se mettaient torse nu même en plein hiver.

    A la fin de la journée avait lieu la cérémonie du « Jourdain ».

     

    Un ruisseau qui servait de réserve de pêche bordait la propriété. Ils s'en servaient de salle de bain au grand air, se frottant le corps avec des berlingots d'eau de javel. Le noir de fumée partait dans l'eau et par consé­quence le chlore aussi, nous repêchions les truites qui flottaient au fil de l'eau. Le soir c'était festin.

     

    C'est précisément à l'occasion de la fin d'un chantier, que j'ai été gratifié d' une bien étrange marque de confiance........Vous allez être surpris.

     

     

    « Excés de douce folieL'HOMME AUX YEUX DE LAPIN (suite N° 2) »
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  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Mai 2017 à 12:16

    On a très envie d'en savoir davantage :-) !

      • Mardi 16 Mai 2017 à 13:31

        Te reste t il une petite place pour le plat principal ?...j'envoie la suite....

    2
    Mardi 16 Mai 2017 à 14:04

    J'ai juste ouvert la bouteille de rosé, là. Ca ira avec le plat, tu crois ?

      • Mardi 16 Mai 2017 à 17:48

        ...Heu..! franchement....non....va y avoir de l 'amer Picon !

    3
    Vendredi 19 Mai 2017 à 12:06

    Je file lire la suite clown

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