• le poids des mots... Le choc de l'intello

     

     

    Qu'est ce qui pèse prés de 200 grammes, mesure 21 centimètres par 15 et m'a coûté un bras ?

    Excellente question à laquelle je vais tenter de fournir une réponse.

    En cette douce matinée de juin, il règne un silence apaisant. J'occupe mes nouveaux quartiers depuis fort peu de temps, le répit qui m'est accordé par la vie est propice à la rêverie

    Le vent souffle doucement contrairement à ses habitudes, des piafs font la figure N° 5 de la Patrouille de France et un con d'écureuil captive mon attention.

    J'ai eu du mal à le faire venir jusqu'à moi, il est difficile à rassurer l'animal, mais à force de lui présenter des « trucs qui croustillent » il a bien voulu me faire plaisir et m'honorer de sa présence. Par la suite j'ai appris qu'il faisait partie d'une catégorie présente en Europe, le mien est bien français.

    Le corbeau du coin, un habitué des lieux qui était là bien avant moi, se ballade en se dandinant.  Les mains derrière le dos, il me fait songer à un maître de cérémonie qui, en habit de soirée , vagabonderait d'un pas nonchalant au milieu de la foule.
    L'air de rien, il balance des coups d'œil de droite et de gauche, dénichant en un rien de temps toute attitude suspecte du monde qui l'entoure. Je l'entends marmonner depuis le bord de ma fenêtre : « Qui c'est ce gus ? S'il croit qu'il va m'amadouer avec ses saloperies de graines à écureuil...Faudrait pas me prendre pour un poulet de grain ».


    Ce trium -virat est composé d'un troisième animal charmant et d'une curiosité qui risque un jour de lui être fatale : un jeune lapinou que j'ai beaucoup de mal à faire déguerpir en frappant le sol de mes pieds.
    Je le découvre lors de mes excursions dans le domaine, derrière un amas de branches, prés de la piscine, cherchant à se dissimuler dans une haie, ses petits bonds agiles et ses démarrages intempestifs sont autant de signes pour m'alerter de sa présence.

    Se sont mêlés à la ménagerie, un chat errant qui régulièrement s'assure de l'étanchéité de mes poubelles en testant de ses griffes la solidité des sacs. (Je connais par expérience que ce greffier est le prédateur le plus assidu des « rouquins casse noisettes », donc la présence de l'un fait l'absence de l'autre ...effet des vases non-communiquants ?) et maître Goupil.

    Ce jeune renardeau a débarqué, la queue en panache, intrigué par le fait de ne pas prendre un coup de fusil de ma part, il se tient à bonne distance.


    Quelle quiétude et combien j'apprécie cette zénitude.

    Mais revenons à ce pourquoi j'ai relaté cet épisode.
    Devant moi, sur la table du salon l'objet de mon unique tourment : un livre...mais pas n'importe lequel, celui qui pèse prés de 200 grammes, mesure 21 centimètres par 15 et m'a coûté un bras .

    Mais pourquoi, crénom de nom a-t-il fallu que je couche mes souvenirs d'agapes sur ces 200 grammes de peuplier déchiqueté recyclé en «  laissez parler les petits papiers »
    Pourquoi mon ange gardien ne m'a pas flanqué un coup d'aile pour me faire tournebouler dans la poussière dont je suis issu et dans la quelle je retournerais un jour..

    L'avant-veille, j'étais face à des inconnus, dans une librairie et vivais une expérience de voyage astral.

    Je me « survolais » assis, coincé entre l'envie de fuir et le fait de ne pouvoir franchir un mur de briques sur le quel étaient rangés de bouquins. Ces chefs d'œuvre racontaient l'histoire de dames qui auraient aimé enseigner à des lecteurs absents comment réaliser le meilleur aïoli ou la plus « impossible à manger » des soupes de poisson.

    L'aventure culinaire où la cuisine des Gens du Voyage. Pourquoi ne suis-je pas resté devant ma PlayStation (je n'en possède pas ) ou devant mon Dubonnet (parce que cette publicité est trop vieille et que vous ne pourriez pas comprendre )
    Mais, qu'ai-je fait au Bon Dieu ?( là, c'est à lui de me répondre ).

    Sur la page de garde, je me vois entrain de rédiger mon acte de contrition : « Mon Dieu, si tu savais combien je regrette cet instant de folie, pendant lequel j'ai décroché mon téléphone pour ne pas avoir à t'entendre ».

    Je suis en panique, écrire fut facile, faire imprimer possible, éditer ? Désolé, ce ne sera pas possible.

    Même MENAGER m'avait prévenu : «  Vos histoires c'est pas de la tarte, c'est mal écrit, bourrées de fautes d'orthographe,  Vous êtes un inconscient ».
    Mea culpa, Jean-Luc et cetera ! . Depuis ça va mieux, j'ai reçu de l'aide un beau et bon jour que je poussais la porte d'une librairie d'Inconnus, mais ça c'est une autre histoire.

    Brusquement rappelé à l'ordre par la présence d'un homme en costume Babou qui m'extirpe de mes désirs d'évasion :
    « Ah... ! Monsieur vivre avec les Gitans... J'en rêve...Nous avons des amis « chez  ces gens-là »
    Il est escorté par un ersatz de bourgeoise-gitane, grimée comme une voiture volée qui surenchérit :« Et leur cuisine, vivre en pleine nature, votre livre une réussite...On sent le vécu.... Pas de tricherie... Vous pouvez me mettre une épitaphe. »

    Ai-je bien entendu ? Une épitaphe ? C'est vrai que nous creusons notre tombe avec nos couverts,
    c'est pour cette raison madame, que je mange à la petite cuillère, je ne suis pas pressé, mais vous, de grâce enfournez à la louche.. çà ira plus vite !

    Moi, je luis mettrais bien quelque chose... Mais je suis présent en ces lieux pour jouer un rôle. J'ai de la reconnaissance pour le libraire chez qui j'expose mon bouquin.
    Pourquoi se déguiser en Gitane, qui croit-elle tromper avec sa jupe longue achetée sur un marché frontalier, son châle made in China  et ses horribles boucles d'oreille venant droit de la Casa-Pous ?
    ( seuls les connaisseurs des boutiques du Perthus comprendront )

    Je constate l'énorme décalage qui existe entre un certain romantisme et la dure réalité du mode de vie des nomades.
    Un beau-brun-hidalgo qui fait chanter sa guitare, petit cul serré dans son pantalon, chemise à petits pois « sans auréoles sous les bras »...Chez ces gens-là..On ne transpire pas monsieur...on sue ! 

    Ce regard plein de fierté et de défi louche sur la belle blonde du premier rang...On passe à autre chose !

    Elle, belle cambrure de reins, faisant penser à une gamine de 16 ans, qui pourtant à eu 6 enfants oui mais....tous élevés au Sveltess !

    Les boucles d'oreille qui ne déforment pas les lobes, le fameux« diklo » (bandana des temps anciens qui lui donne un air de Hells Angels )porté sur la tête et qui servira a prouver à la famille que lors du mariage elle était bien vierge )...Pouah, c'est dégueux !!,une jupe longue, à volants permettant de virevolter à sa guise et en fin de course, sur des jambes sans age, une paire de chaussures « espéciales » pour frapper le sol... Elle n'a jamais d'ampoules ni d'hallus valgus, la veinarde !
    Le port de tête est fier, le menton volontaire ses grands yeux noirs te regardent... Tout en elle est pénétrant... Si tu pouvais lire mes pensées !

    Mais derrière la roulotte et le feu de camp « qui va bien » se situe un puits duquel vient de sortir la vérité toute nue.....je vous la livre telle qu'elle.
    La copie d'Antonio Banderas ne pense qu'a baiser les blondes, il en a ras la casquette de gratter sa guitare, il voudrait bien que l'Esmeralda qui est en sa compagnie arrête de lui filer le train pour pouvoir enfin être peinard... Vas t'occuper des mômes et faire la bouffe..Et ,n'oublie pas d'aller chercher les allocs. à la poste »
    Quant à la Dolorès de service, elle voudrait bien que son con de gratteur de guitare arrête de reluquer les gadgi, ne boive pas trop en rentrant ce soir car, les coups elle en a assez mangés.

     

    En aparté, il faudrait prévenir les Lolitas qu'un jour elles seront des Dolores ?....réfléchissement Jean-Pierre

    Cela me fait songer au marché parisien des Halles. Au siècle avant dernier- existait une corporation établie sous le règne de Louis IX .
    Leurs membres chargés de porter les marchandises sur le carreau des halles reconnaissables au large chapeau doublé d'une calotte de plomb, le coltin, étaient recrutés sur leur physique avantageux, muscles en avant, mis en scène par un débardeur qui sera l'ancêtre du Marcel.
    Cette coterie qui s'est éteinte en 1946 n'a pas survécu au transfert en 1969 du marché vers Rungis.
    A cette époque il était de bon ton que les bourgeois s'encanaillent en fréquentant ces fameux Obelix et s'affichent à l'orée du jour dans les bistrots en mangeant à la même table la gratinée aux oignons.
    Les guinguettes du bord de Marne ont vécu un pareil engouement où les bourges de Paname se prenaient pour des affranchis en tortillant du popotin en compagnie de soubrettes délurées.

    Je connais une exception qui confirmera cette règle.
    Brigitte BARDOT que je ne vous présenterai pas, because, je ne la connais pas.,elle participera à la renommée des Gypsies King and co. Son amour de la fête, sa présence à Saint Tropez et la société qui gravitait autour d'elle, ont permis de porter sur tous les continents une certaine musique gitane.

    La majeure partie de Nous-Vous est loin de se douter de la réalité et sincèrement, je ne vous souhaite pas de connaître cette vérité.
    Mais pour l'instant de ce jour le plus long, les amateurs de cholestérol débarquent dans la boutique et me posent des questions auxquelles je répond avec beaucoup de courtoisie.

    Un fil électrique fixé à une de les chevilles est relié au bureau du libraire, à chaque mauvaise
    réponse une décharge me fait grimacer... Vous y avez cru ? ... Non ?

    Les questions sont diverses et déstabilisantes, j'ai l'impression d'être un tennisman de fond de cours sur lequel un entraîneur facétieux a pointé le canon à balles.
    À la tronche des inquisiteurs, je perçois de suite quelle question à la con va être abordée.
    « Quand vous écrivez : le bois doit être sain et sec... Comment faire avec la plancha à gaz ? »
    «  Qu'entendez-vous par : les poules tombées du camion ? »
    « Et les sauces.. Où vous les Gitans.. Vous les achetez ? »
    « Vous êtes un Rrom ? » oui je suis un rrom blanc ...humour .

    J'ai beaucoup de mal à garder mon sérieux face à l'avalanche de questions et découvre que question communication il y a de grosses lacunes chez l'écrivain que j'aurais aimé être.


    Je me sens agressé, des situations de stress me reviennent en mémoire, du temps où je partageais la vie des romanos. Je n'ai pas toujours mangé à ma faim, ma femme se débrouillait pour que nos deux enfants ne dansent pas devant un buffet vide.

    Quel courage elle avait cette femme, comment a-t elle pu supporter les facéties et les longues courses nocturnes de son diable de mari ? 

    Et le regard des autres ? 

    Celui d'un honnête et brave paysan du fin fond de nos campagnes qui avait les mains bien serrées sur la crosse de son fusil parce que son grand-père lui avait dit que «  les romanos volaient les enfants » c'était il y a une paire d'années, je cherchais de l'aide suite à un accident.

    Et celui de cette femme qui pensant que nous ne comprenions pas sa langue maternelle disait à son mari « donne leur les pommes trop mures.. les romanos s'en contenteront bien...Et cette autre qui sortait de son lieu de culte : «  ils ont les mains noires, je me demande s'ils se lavent les pieds tous les jours .... C'est pas à manger qu'il leur faut mais de la javel» .

    Bon... Les curieux font preuve de curiosité : « ce n'est pas pour moi, mettez un petit mot en manouche... » les faux culs font preuve de modestie, les cuisiniers, de réalisme « quand vous mettez...À quel moment de la cuisson incorporez-vous... » Les rares frères de la route, de pessimisme « moi ma grand-mère, elle mettait de la.......c'était plus mieux bon.. »

    Et les amis de la nature «  et les hérissons, hein ? Si on en parlait ? » ......Je ne parle pas la bouche pleine, ta mère te l'a jamais dit ?.

    Je ne suis pas à ma place devant ses gens qui se demandent eux aussi ce qu'ils viennent faire dans cette boutique.
    Il y a un décalage, qu'espèrent-ils découvrir, un fauve dans sa cage, un phénomène de foire, un gitan façon «  Luis Mariano » ?

    En fin de soirée, après avoir remercié le patron de la librairie, éclusé quelques godets avec un couple de marginaux très enthousiastes à l'idée qu'il était possible d'écrire un livre sur « une façon de vivre la vraie vie autrement » je reprends la route me ramenant à mon campement.

    Ouf... La Catinou est là... Ce soir pour me remonter le moral elle m'invite au restaurant....

     

     

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    Voici mon emploi du temps :

    Manger, se reposer et rôder entre-temps,
    Faire preuve de loyauté et aimer les enfants,
    Faire des cabrioles au clair de lune, accorder ses oreilles,
    S'occuper des os et faire l'amour,
    Hurler, souvent.

    (clarissa pinkola estés :  femmes qui courent avec les loups)

    Il est des jours comme ça, où il ne fait pas bon se trouver à la portée des coups de griffes et de gueule d'un Loup. Même si ce sympathique animal (je parle de Lui) se vante d'être zen, on ne sait jamais.

    Dans son entourage, on le sait , un Loup peut en cacher un autre.

    Il faut alors emprunter un chemin différent, histoire de ne pas gaspiller les cartouches. Ces dernières doivent être bénites et en métal noble.(voir la bête du Gévaudan)


    Mais cet animal a un sacré flaire. À cent lieues à la ronde, il renifle la chair fraîche et il n'hésite pas à venir roder dans votre univers.

    C'est un râleur, jamais content, toujours prêt à donner son avis surtout quand on ne lui demande pas.
    Se faisant passer pour une victime, il va pester contre les agissements de ces congénères, il n'hésitera pas à vociférer dans les oreilles d'un pauvre quidam en quête de tranquillité, vitupérant contre ses amis blogueurs, désapprouvant les prises de position d'un « Flambi - président multigame ».

     Il ira jusqu'à anathématiser de pauvres femmes qui oseraient prétendre que si elles sont célibataires, c'est à elles seules qu'elles doivent s'en prendre. Il leur ferait bien croire qu'elles ont vendu leur âme à un quelconque Dieu.


    Il ne peut s'empêcher d' hurler avec la meute des hommes qui ont élu un jeune gitan « voice of the year ».
    Remarquez ces mêmes cons ont voté pour la femme à barbe, élu meilleur gag européen de l'année.
    C'est un comble, mais il considère que ses enfants sont parfaits et qu'après trente-huit ans passés en compagnie de sa Gitane de femme, il en veut encore et encore !

    Mais au fait quel rapport avec le loup ? : peut être un poil de lycanthropie !

    C'est d'un pas prudent que je me suis rendu dans sa tanière pour lui poser la question :



    POURQUOI LOUPZEN ?

    La petite histoire de la peur du Loup

    Récemment, une amie s'interrogeait sur mon choix du Loup comme animal de référence dans la vie.
    Pourquoi ne pas avoir choisi un autre animal tel que le chien ou le chat ?
    Je répondrais avec humour : le chien c'est non. Le chat peut être, car à ma connaissance, je n'ai jamais rencontré de chat policier.

    Cette « amie » applaudissait à la lecture d'un article portant sur : l Amitié est promesse de bourrasques.

    Elle n'a pas compris que ce Loup vivait ses histoires d'amitié, en tenant ses promesses d’humeurs tapageuses.

    Porté aux nues le Loup jurait mais un peu tard qu'on ne l'y reprendrait plus !

    Il sentait le lacet de « l'amitié » entourer son cou et perdait peu à peu sa liberté d'être « brute de décoffrage » et devenait « politiquement correcte » surpris de devoir prendre les patins pour traverser sa tanière....

    Cet animal ne veut pas d’arrangement. '' Il est'' un point c'est tout !

     Au prix d'efforts "sur-lupin", il avait traversé de multiples tempêtes, évité de salutaires compromis et laissé au coeur de batailles homériques de nombreux preux et insatiables combattants de moulins à vents.


    Le loup  est un symbole plus qu'un animal.

    Dès mon arrivée dans ce monde, je me suis senti mal à l'aise.
    Étranger parmi la foule qui m'entourait, au sein d'une famille recomposée, mis de côté dans le milieu professionnel, je ne trouvais pas mes marques.

    En manque de références et d'écoutes, je me suis mis très vite en dehors de la société. Je devenais un rebelle.


    L'instruction me faisant défaut, j'ai cherché un symbole de révolte, sans trop savoir ce que cela représentait. Comme tout adolescent, j'avais peur de l'avenir par ignorance, et j'ai voulu à mon tour que les autres connaissent cette peur de l'inconnu.


    Pas besoin de chercher bien loin, qu'est-ce qui fait peur aux enfants : LE LOUP.
    Plus tard, j'ai découvert les qualités du LOUP, son mode de vie, le parallèle existant entre le parcours de cet animal et celui de l'homme, son rejet par la société, celle la même dans laquelle je me sentais à mon tour étranger.


    Pour mieux comprendre ces dérives, je vous rappelle que la peur du loup est ancestrale, et bien que ne touchant pas tous les peuples, elle est dominante en Europe.
    Le loup est à l'origine d'un nombre impressionnant de contes, de légendes, d'expressions relatives aux Loups et à leurs "personnalités".

    Qui n'a jamais entendu parler du Petit Chaperon Rouge (qui représente 29 % des contes cités par les personnes interrogées), de Pierre et le loup ou encore des 3 petits cochons ? 

    J'attire par ailleurs votre attention sur cette publicité montrant 3 petits cochons crétins, vantant les bienfaits du lait et de ses dérivés.
    On ne vous montre pas le joug invisible tenant les 3 petits enfants esclaves du lobby des marchands de lait et desserts sucrés-obéses.


    Cet animal a déchaîné sur lui la crainte et la haine. L'ignorance et la peur engendrées étaient ensuite entretenues par les récits accusant le loup, qu'il soit coupable ou non, des pires forfaits, ceux-ci étant volontairement  exagérés.
    On prêtait d'ailleurs aux loups des pouvoirs surnaturels d'origines rien moins que lucifériennes.
    On assurait au douzième siècle que "le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse... L'herbe ne repousse plus là où il est passé "... Le nom même de " loup " était devenu tabou, le prononcer revenait quasiment à invoquer le diable.


    Certains pensaient en effet que parler du loup le faisait apparaître, cette vieille croyance est parvenue jusqu'à nous avec le proverbe : quand on parle du loup, on en voit la queue !


    Autre " pouvoir surnaturel " attribué au loup : la lycanthropie ou le mythe du loup-garou. Cette croyance est très ancienne, en effet Hérodote en fait mention au cinquième siècle avant J.-C., et aujourd'hui encore la légende subsiste.
    La très sainte église catholique n'y a pas était de main morte, n'a-t-elle pas associé loup et féminité ?


    Au sommet de la pyramide alimentaire, pour gérer l'équilibre naturel, on trouve les plus grands prédateurs, parfois appelés super-prédateurs.
    Parmi eux, le tigre, le lynx, l'ours, le lion, le loup, ... Et l'homme !
    Tous sont en danger ou carrément en voie d'extinction, sauf un : l'homme.


    Bien souvent, remplis de bonnes intentions, des écologistes, naturalistes et autres partent, de bonne foi, donner des leçons aux peuples d'Afrique, d'Asie ou d'ailleurs.
    Ceux-là même hésiteraient davantage avant d'ouvrir les portes de leurs paisibles territoires au loup. 

    Mais l'Europe qui reproche à toute la planète ses grands félins ou ses éléphants, ne voit pas le loup qu'elle a dans l'œil.
    La peur du loup commence par cette domination que l'homme a voulu installer entre lui et les autres super-prédateurs.


    Bien qu'elle dure toujours, la rivalité entre ces deux super-prédateurs que sont l'homme et le loup est ancestrale. Beaucoup de peuples ont eu un grand respect pour le loup et d'autres une grande haine, mais tous, à un moment ou à un autre, l'ont pris en exemple.


    Nos ancêtres lointains, nomades, qui vivaient et chassaient en petites bandes, n'étaient pas tellement différents des loups
    C'est en meute que l'homme a appris la vie en société et non à l'usine.

    Les chaines qui enserrent vos chevilles ont pour model des fiches de paye !

    On s'est trompé en édifiant une éducation en combat contre les instincts.
    Les plus grands penseurs ont contribué à forger des croyances qu'ils présentèrent sous forme de connaissances dans leurs traités.


    Platon, repris plus tard par Aristote puis par Pline, disait de se méfier du regard malfaisant du loup, qui jette des éclairs et paralyse. En fait, le loup peut voir dans la nuit et possède, dans l'obscurité, des yeux phosphorescents semblables à ceux du chat.

    Aristote croyait ses vertèbres cervicales soudées. (CARBONE, 1991, 56). Hérodote, au Ve siècle av. J.-C., fait mention de phénomènes de lycanthropie, et jusqu'au XVIIe, des gens soupçonnés seront condamnés à mort en Europe. (CARBONE, 1991, 91).


    « Le loup est un animal terrible. Sa morsure est venimeuse parce qu'il se nourrit volontiers de crapauds. L'herbe ne repousse plus là où il est passé. » (cité par CARBONE, 1991, 14). 

    Cette déclaration de Barthélemy, l'Anglais, n'avait rien de marginal au VIIe siècle. Bien au contraire, elle reflète ce que les auteurs d'histoire naturelle et tous croient.

    C'est à peu près ce que tous les bestiaires du Moyen-Age considèrent communément.
    Plus tard, sous Louis XIV, un stratège proposera à son roi un plan de conquête de l'Angleterre comme suit : « Un loup mange un homme en deux jours, débarquez dix-mille loups Outre-Manche, en quelque temps, il n'y aura plus un seul Anglais. » (CARBONE, 1991, 16). Henry III, en 1583, s'inquiète du sort de ses «sujets habitant des villages et plat pays » car on parle d'une race pervertie préférant le berger au troupeau et la tendre chair d'enfant à toute autre.


    A divers endroits durant le XIVe siècle, les récits coïncident étrangement à propos de disparitions de jeunes filles.
    Bref, je n'ai pas fait dans la facilité en endossant cette pelisse de bête damnée.

    Et si « j'aurais su j'aurais pas venu » .
    Pas si sûr, il y a des vêtements style costards sur-mesure qui vous sont taillés et qui tombent au poil.
    J'ai bien cherché dans mes différents entourages, il n'y a que le Loup qui m'aille comme un gant.


    Bon, vous l'aurez compris, la pelisse du Loup est parsemée d'étiquettes qui sont à tors ou à raison collées à bon escient.

    Je crois comprendre que sa chanson préférée est «  la mauvaise réputation » de ce bon vieux Georges BRASSENS... Excusez-le du peu !

    Pourquoi diable s'être lancé dans l'écriture, vos pattes de Loup ornées de magnifiques griffes ont déchiré beaucoup de papier ?

    Pourquoi pas la musique, le chant ou la cuisine ou le macramé ?

     ''J'écris pour ne pas assassiner" Voyez combien la littérature adoucit les mœurs ! Alors tirons chaque mot à bout portant, comme une mise à mort'' m'a répondu le Loup.

     

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