-
Un point c'est tout...!
Les points de suspension
J'ai la fâcheuse manie de saupoudrer mes textes de points de suspension...
Ce point de détail m' a été révélé par ma chère sœur, qui veille en lousdé (c'est de l'argot) sur mes parutions chaotiques et mes embardées littéraires.
Comme tous les T.O.C ... J’explique : les Troubles Obsessionnels de la Correspondance (Et toc ! ) ils échappent à ma vigilance, trop contente de laisser passer quelques trucs...Ça lui fait des vacances à ma vigilance.
Ma sœur qui sait de quoi elle parle, possède l’art et la manière de s'exprimer en un langage adapté, offrant à chaque catégorie d'oreilles la correspondance adéquate.
Elle s'exprimera en langage charretier à un connard de paysan qui depuis sa venue au monde pense que les « femmes ne sont bonnes qu'à faire chier le monde ».
Elle troublera un adepte de la secte des viendar qui récitant son « notre père, qui êtes à l’abattoir, donnez nous au jour d 'hui notre steak quotidien » par une statistique prouvant à démontrer que c'est chez les bouffeurs de viande que l'on trouve le plus d'adeptes du port de la stomie.
La même clouera le bec à un adepte du reniflage de la culotte de petite fille, vieux pépère pervers en lui indiquant que chez dans sa famille que se situe le plus grand nombre de cocus.
Enfin, libérée du poids des mondanités auxquelles elle était attachée par ses exigences professionnelles, elle taclera « not'bon président » de jeune loup aux dents qui rayent le parquet et préférera l'incisive d'un vieux tribun roublard et revanchard en manque d’auditoire..... Question de se positionner pour une lutte finale qui ne fait que commencer.
Elle adapte son langage en fonction de son auditoire, c'est tout un art... L'art et la matière en quelque sorte.
La voici donc à main-d’œuvre qui vient de me démontrer que mes textes sont parfois (je reconnais bien là son tact) un peu trop ponctués de ce besoin impérieux de semer, des points de suspension comme le fit jadis le petit poucet.Un peu comme si mes sujets de causeries embarquaient trop loin le lecteur, bien au delà des frontières de la compréhension et que nous aurions du mal à regagner la terre ferme.
Je lui suis reconnaissant de veiller au grain de folie douce que je sème, grâce à ma sœur, je fais de belles moissons...quitte à souvent manger mon blé en herbe.
Alors cette ivraie, pourquoi la semer?
C'est un cas d'école, à quoi peuvent bien servir ces "…." Et si leur utilisation est pointée du doigt, alors à qui, peuvent-ils être utiles ?
Moi qui suivis de loin les enseignements des maîtres du savoir, il a bien fallu que j'aille les voir pour y croire. Je cite :
« Les points de suspension marquent une interruption de la phrase, cette interruption peut même avoir lieu au milieu d'un mot.
Elle peut être très riche en nuances : l'indécision, l'hésitation, le respect des convenances, la réticence, etc. Les points de suspension peuvent marquer, souvent en fin de texte, un inachèvement qui sollicite l'imagination du lecteur. »
l'imagination du lecteur. ! Voilà une idée qu'elle est bonne.... Je laisse donc la porte ouverte à votre liberté d'imaginer ce que j'ai bien pu vous écrire, rien n'est imposé tout est suggéré.
L'art et la manière de vous placer au centre de mes récits, d'endosser la peau de mes acteurs, le pouvoir de changer la destination finale de mes histoires le « à sa place moi, j’aurais fait comme ça ».
Cette ponctuation est donc la porte donnant le libre accès à un monde différent du votre, vous pouvez embrayer sans risquer d'en prendre pour 20 ans, de renier votre patrie ou de vous teindre en blonde.
Tags : points, suspension, adepte, bien, art
-
Commentaires
Moi aussi j'ai tendance à en mettre beaucoup... je leur trouve beaucoup d'usages, le temps de la réflexion, de l'imagination ou tout simplement une petite pause.
Après tout, ils existent, alors pourquoi s'en priver ?
Bonne journée
-
Vendredi 15 Décembre 2017 à 19:00
-
Bonjour
je ne jugerai point tes points au point et ne sortirai pas mes poings
les points de suspension ne me genent pas, chacun est libre d'imaginer et de s'exprimer, ces points laissent a nous lecteurs de penser ce que l'on pense
et si tu penses ce que tu penses quand tu penses ce que tu penses, tu penses bien
un point c'est tout you tou tou (comme le gym toniqueraient Veronique et Davina ah ah ah)
bon weekend
-
Samedi 16 Décembre 2017 à 02:35
-
Bonjour le Loup, je fais exactement pareil car ces points sont le prolongement de la pensée que je ne peux écrire. je laisse le jugement de penser ce qu'il veut au lecteur à chacun de ces points. ils en disent long pour moi . Laisser aller son imagination à savoir qu'a t-elle bien voulue dire par là? ce sont des sous-entendus des non dits aussi va savoir... Et encore en voila incorrigible je suis. Bon week-end et bises à vous deux.
Ps Toi tu as ta sœur et moi mon chéri (pour me corriger)hihihi
-
Samedi 16 Décembre 2017 à 02:21
-
Bizarre...................
-
Samedi 16 Décembre 2017 à 02:22
François : Bizarre… bizarre…
Le Loup : Qu'est-ce qu'il a ce texte.... ?
François : Comment ?
Le Loup : Vous regardez ce texte et vous dites : « Bizarre, bizarre »…
François : Moi j'ai dit « Bizarre, bizarre »… Comme c'est étrange… Pourquoi aurais-je : dit « Bizarre, bizarre » ?
Le Loup : Je vous assure, que vous avez dit « Bizarre, bizarre ».
François : Moi j'ai dit « Bizarre »… Comme c'est bizarre…
-
Samedi 16 Décembre 2017 à 10:12
-
Le Loup : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ça me chatouille, ou plutôt ça me grattouille.
François : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille?
Le Loup : Çà me grattouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...
François: Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette?
Le Loup : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus.François : Oh je sais, je sais. (GABIN )
Bonjour,
Hou ! que voilà un texte rassurant, adepte que je suis également des points de suspension !
Je m'étais penchée sur la question et je tente, depuis, de m'en corriger, sans réussir à les supprimer complètement. A la place, je pose parfois un point - mais il me manque quelque chose - voire une pauvre virgule ou mieux, un point-virgule ... mais, rien à faire, ils reviennent très souvent chatouiller mes textes. Les points d'exclamation, j'aime bien aussi.
Merci pour vos explications qui tiennent debout et votre "point de vue" de loup.
Bonne fin de journée.
-
Dimanche 17 Décembre 2017 à 01:13
-
Vous devez être connecté pour commenter
Bonjour le Loup !
Elle n'a pas tort votre sœur : vous usez & abusez des points de suspension. Cependant, ce qui sur un plan grammatical n'est pas toujours justifié l'est davantage sur le plan stylistique : c'est votre marque de fabrique, votre façon d'indiquer les pauses, les moments suspensifs, les non-dits, les ellipses... tout ce qui embellit & approfondit l'échange humain qui serait bien terne si tout était avoué, affirmé crûment, ouvertement, avec aplomb. L'honnêteté n'est pas la transparence. L'authenticité ne doit pas devenir l'impudeur. En outre, comme nous ne nous sommes pas en face l'un de l'autre, tout ce que vos gestes & postures indiquent de votre discours me sont invisibles : ces marques de ponctuation annexes disent ce que l'échange numérique ne dira jamais & que seule une conversation en vis à vis signifie clairement. Concrètement, vous tentez de contourner à votre manière une limite du média internet, et c'est très bien ainsi.
Cher Maître....vous faites danser les mots, un pas à l'endroit, un pas sur le coté, c'est la "valse hésitation "..
.Vous ménagez la "chèvre et le choux" ...( je vous laisse la responsabilité de l’attribution des rôles...drôle de casting !)
En d'autres temps, vous auriez eu la dent plus dure ...en croquant les plaideurs...
Merci de ce partage enrichissant.