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Hommage à un soldat inconnu
"Qu'il fait bon chez-vous maître Pierre
qu'il fait bon dans votre moulin"
Pierre était le "patron" de la Librairie des Inconnus.C'est parce qu'il croyait que nous avions tous, le pouvoir de nous exprimer de façon littéraire, qu'il avait pris les armes pour porter nos exploits " d'écrivains en devenir" sur les salons des livres.
Son cheval de bataille le portait à pourfendre les "ronds de cuirs" qui phagocytaient les circuits permettant à de jeunes auteurs de se faire connaitre sans pour cela passer sous les fourches caudines des majors-littéraires et librairies transformées en toutou de l'édition.
Son infatigable compagne, Francine MUSQUIN a repris le flambeau de cette victoire méritée, c'est ce bien humble hommage que je lui dédie.
Hommage à un soldat Inconnu…pas inconnu de tous.
Remarquez que tous les ans une gerbe est déposée au pied de l’Arc de Triomphe et des « souvenez-vous » tremblotants sortent des gorges serrées par une émotion pas toujours susceptible de vous mettre la chaire de poule.A en croire les hommages rendus, il semblerait que nos chers hommes d’état descendraient non plus de la cuisse de Jupiter mais de cet ancêtre « inconnu » dont la simple évocation fait monter les larmes et les trémolos à Charles, Jacques, François et les autres.
Les éloges panégyriques dans le sens péjoratif d’éloges emphatiques ou exagérés sont monnaies courantes dans certains milieux qui affectionnent les utilisateurs de pommades à base de vaseline.
Mais cet autre inconnu, libraire de son état et anar de cœur de surcroît devrait avoir la reconnaissance qu’il mérite.
Je fais allusion au soldat qu’il était… soldat avez-vous dit ? Je suis persuadé que le jour du quatorze juillet le Pierre restait dans son lit douillet car la musique qui marche au pas cela ne le regardait pas (avec l’aide jubilatoire de G.BRASSENS)… je fais allusion à ses combats qui le menèrent sur les barricades de l’Edition Littéraire.
Emboîtant le pas, mais pas cadencé du tout, de ces combattants de la Libre Entreprise, je me ferai tout petit pour apporter ma pierre à son édifice.
Ne l’ayant jamais rencontré, je m’enorgueilli de ses coups de gueule à la lecture de mes « réflexions » de l’époque.Il fallait vraiment que j’ai de l’audace et de l’impertinence pour oser me mesurer à ces écrivains qui firent la réputation de la Librairie des Inconnus.
La bienveillance de Maître Pierre a fait écho à mon insouciance mais déjà sa retenue et ses absences de jugement de valeurs à l’encontre d’un lascar en herbe (fanée à la vue de mon âge) ont été des « laisser passer » pour combattre dans le cirque infernal de la pensée exprimée… Mais à vaincre sans péril... (Tiens encore un Pierre !).
Des chemins tout tracé, j’en ai connu ! Mais l’ordre ne consiste pas à suivre un chemin tout tracé, c’est pour moi un comportement face au désordre qui régnait dans ma vie de rimailleur.J’ai appris à contrôler ce « désordre » pour afficher mes pensées de Loup pas toujours zen.
L’ordre est synonyme de droiture, non forcé ni dicté par la société , par une culture, un milieu, ou par la contrainte ou l’obéissance. C’est cette liberté que j’ai trouvée dans cette Librairie.
J’ai appris et pour moi ce fut le début d’une action que je compte bien poursuivre en n’oubliant jamais ce que furent nos premiers échanges avec Vous.
Tags : inconnu, pierre, hommage, soldat, libraire
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Commentaires
Ce ne sont pas les inconnus qui manquent, tous n'ont pas combattu ou leurs combats sont méconnu aussi
Amicalement
Claude
Il est vrai que l’héroïsme ne s'affiche pas toujours en vitrine, le Pierre dont je parle avait choisi cette façon pour mener certains d'entre nous à devenir "des héros " aux yeux d'autres personnes victimes de ce terrible fléau : la peur.
Peur de qui, d quoi ?......vaste énigme dont tu aborderas le sujet un jour.