• En perdre son latin

    J'en perds mon latin...

    La locution perdre son latin ne date pas d’hier.

    Sa première empreinte dans la langue remonte à 1338, dans le poème « Les vœux du héron « : Dans le mois de septembre que l’été va à déclin, que ces oisillons gais ont perdu leur latin ».

    Autrement dit, les oiseaux ont perdu leur langage, ils se sont tus à l’arrivée de l’automne. Sans doute présentent-ils le départ pour des pays lointains et chaud où ils passeront l'hiver.

    Étrange, quand même, puisque le latin n’est plus parlé que par quelques exégètes, érudits et autres… oiseaux rares!

    Mais à quelle époque la notion de doute fut-elle introduite ? car jusqu’au 16 eme siècle la locution s'adresse à tous ceux qui perdaient leur temps et leur peine..le doute n'était pas permis !

    Rien à voir avec : « j'en perds mon lapin ».

    Il n'y a plus aucun doutes en ce qui concerne mon plaisir à jouer avec les mots et à inventer des recettes dans les quelles les ingrédients composants les règles d'or du bien parler français sont tripatouillés.

    Quant au lapin, crétin ou pas, (c'est tendance ) l’amère Michelle et le père Lustucru qui s'en sont chargés...quel drôle de couple

     

    Personnage imaginaire apparu à la Renaissance, Lustrucru est un médecin-forgeron capable de redresser les défauts des femmes à grand coups de marteau, tâche réputée impossible ( d’où « L’eusses-tu-cru » qui deviendra Lustucru).

    La femme toujours la femme et ses défauts qu'à coups de martinet il nous faut redresser ...bel exemple pour les générations futures... toujours cette sulfureuse réputation de puis la création, porteuse de tous les maux ce qui arrange bien le mâle victime des agissements d'un invertébré et d'une Golden ou Pink Lady.

     

    En occident nous ne nous en tirons pas si mal que ça, d'autres ont préféré jeter un voile sur ces fouteuses de troubles alors qu'elles ne sont que de braves pâtes en (baie de) Somme !...des pâtes, des pâtes oui mais pas que des Panzani !

     

    Subtil jeu de mots et de maux qui risque d'échapper à votre sagacité si vous ignorez tout des péripéties des  habitants du Boulonnais et de la Somme, en révolte contre les taxes et que Louis XIV avait fait massacrer, ou encore à l'expression « l'eusses-tu cru »...si nos chères têtes blondes savaient ce qui se cache derrière leurs comptines.

     

    Un ami lecteur découvrait qu' une citation présidant à la vie de mon blog, était en latin.

    «ad majorem lupi gloriam» ou si comme moi vos souvenirs de la scolarité restent enfouis et en fuite : « A la gloire du Loup ».

    Je surenchérissais en expliquant que l'inscription CAVE CANEM avait été inscrite sur ma porte, car elle avait du mordant.

    Elle m’avait rendu service bien souvent en évitant les visites inopportunes.

     

    Plus tard je me suis fait peindre sur l’arrière de ma caravane « qui sequitur me, diligit me, » ce qui a considérablement changé ma vie de routard, m'obligeant à changer aussi ma petite caravane contre une beaucoup plus grande....Qui m'aime me suive …..

     

    J'imagine que pour une helléniste perdre son latin est bien le cadet de ses soucis......mais pour un latin perdre son Hélène doit être un drame.

    J'en ai pour preuve «  la galère de Vénus », extrait de l’œuvre grandiose d’Offenbach, si légèrement revisité par votre serviteur : The beautiful Héléne 

     

    « Ne l’attends plus, roi Ménélas, j’emporte Hélène, elle est à moi ! Je suis Pâris »

     

    Depuis rien n'a changé... PARIS sera toujours PARIS...ce à quoi a belle Hélène répondra :

    «  je suis Romaine hélas puisque mon époux est laid» sous toutes réserves de traduction vu que j'ai perdu mon latin.....

     

    Mais, Corneille n'avait-il pas déclaré : « Je suis romaine et lasse » sa réputation de linguiste émérite fit le reste.…

     

    Le célébrissime et excellentissime ESCOFFIER Ce « roi des cuisiniers  et  cuisinier des rois »  , passé maître dans l'art du « soit-soit » (dessert ou fromage ) apportera un aspect plus conviviale à la fin d'un banquet , à l'heure du choix, où il tranchera dans le vif du sujet en proclamant : «  cette grecque nous prend vraiment pour des poires. ».

    il parlait de la Belle Hélène.

     

    Il m'en fallait plus pour qu' une poire étancha ma soif de savoir et je partais à la recherche de la source du savoir, mais en vain .

    Et pourtant combien de fois ai-je lu « fontaine je ne boirais pas de ton eau ».

    Cette expression prémonitoire allait bien avec mes amours pour la dive bouteille et comme je suis quelqu'un qui n'a qu'une parole (tiens...encore une expression à la con!) je ne l'est pas trahie au fil des ans.

    ...mais en vain....ou en vin aurais-je préféré, le jeu de mot étant à porté de main il me fut facile de m'y plonger au grand désespoir de mes enseignants qui n’apprécièrent que du bout des lèvres le fait de découvrir que la vérité est dans le vin ...de quoi en perdre leur latin.

     

    « Je savais pas que je savais.....Pour François, Françoise, Chrisy, Lucky et les autres.... »
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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Juin 2017 à 08:27

    Malgré cinq ans d'étude du latin dans ma jeunesse, je dois avouer que je l'ai perdu depuis. Mais fort heureusement, j'ai conservé en mémoire la célèbre déclinaison de rosa, ce qui m'est régulièrement d'une grande utilité, surtout lorsque je taille mes rosiers.

    Ceci dit, je rigole mais c'est peut-être un peu grâce au latin que je suis bon en orthographe ?

    Bonne journée

      • Mardi 20 Juin 2017 à 05:08

        la bouillie bordelaise sauvera le monde des rosiers !

        Pour l'orthographe ce fut en recopiant un carnet de chanson de BRASSENS !( trop long a expliquer )

        Il parait que latin et grecque  cela aide dans la vie.

    2
    Dimanche 18 Juin 2017 à 08:46

    Excellent !!!

    Moi j'ai résolu le problème en n'ayant jamais fait de latin.....enfin une chose que je ne perdrai pas...!!!

    Tu m'épates......  que de connaissances........ 

    Je ne suis quand même pas sûre que la vérité soit toujours dans le vin he he he....mais j'aime bien cette expression !!! Moi je sais qu'avec un peu d'alcool je suis capable de ....... parler "un drôle de latin" .....happy 

    Bon dimanche....Bises à vous deux

      • Mercredi 21 Juin 2017 à 02:26

        Les expression Latines glanées de ci de là me font l'effet de moustiques de Camargue....Une piqûre de rappel...pour me souvenir que l école je ne l'ai que très peu fréquentée ..ce qui reste une erreur de jeunesse !

    3
    Dimanche 18 Juin 2017 à 22:27

    Moi je n'ai pas fait de latin ...............du tout." Cave canen".......N'est ce point une histoire de chien......Et puis Comment puis je être averti,moi,ne connaissant point le latin canin.Et puis...........Comment savoir si elles étaient importunes.......happy .....Hein" je vous le donne en mille"......"pardon "en Émile".Moi j'aurai sonné,et vogue la galère.Vous auriez su si vraiment j'étais un important,pardon un importun.......happy. Errare humanum est.......Ai je dit un jour......L'on m'a répondu......perseverare diabolicum.Ce jour là j'ai  appris trois mots de latin.happy frown

      • Mardi 20 Juin 2017 à 05:16

        Bel exemple  d'une   " latinisation " qui sert dans la vie ...va falloir que je planche sur ton perseverare...etc...wink2

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    4
    Lundi 19 Juin 2017 à 22:56

    J'ignore si le latin en est la cause, mais ici, je me suis un peu perdue en route. Problème de concentration, sûrement. Bouge pas : je relis.

      • Mardi 20 Juin 2017 à 05:20

        "oh temps suspend ton vol "..y'a pas le feu au lac happy..ce qui s' annonce clairement se comprend aisément..et là ce n'est pas le cas !..cool

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