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    Il est dit que «  c'est au pied du mur qu'on aperçoit le maçon pas trop con » personnellement j'ajouterais que « pour tirer la caravane il faut un camion ».

     

    Depuis le temps que je vous bassine avec mes histoires de nomade, il fallait bien qu'un jour je me trouve au pied du mur...sauf que cette fois là çà aurait très bien pu être le mur des lamentations.

     

    Dans la famille de CATINOU si tu donne ta parole c'est que tu es soit complètement fou et à ce moment tu es le mec qui a la plus grosse paire(de chaussettes, de lunettes , de gants....enfin tous ces machins qui vont de paire par paire à un père ) soit t'es le Hussein BOLT du voyage qui court vite, vite en zigzag pour éviter les balles tirées par les fusils.....si tu ne tiens pas tes promesses !

     

    A ce sujet lors de mon examen de passage devant les patriarches de la Gitano family, j'ai vite compris que dans une conversation, le gars le plus intelligent et qui avait raison, était le détendeur du fusil.....logique non ?

     

    Depuis quelques semaines, nous avons vendu nos meubles et les pièges à poussière, une caravane

    à vocation d'habitation monopolisait les sujets de discussion de notre entourage.

    Une splendide WILLERBY de 6,40 métrés composée de 2 chambres séparées, avec salle de bain et cuisine, équipée de tout le confort serait le théâtre et le témoin de nos aventures pour les 2 années à venir.

    J'apprendrais qu’il faut changer sa caravane tous les ans, c'est un signe extérieur de richesse chez les Gens du Voyage ...et les banquiers qui prêtent à un taux frisant l'usure...si vous saviez les magouilles qui sont pratiquées par les sociétés spécialisées dans le crédit consenti aux nomades..c'est comme qui dirait monnaie courante et emprunt à fonds perdus et tonneau des Danaides.

     

    En un clin d' œil, nous venions d’échanger notre logement de 80 mètres carrés contre un habitat de 8 mètres carrés sur roue.

    Une petite Sarah agrémentait nos jours et surtout nos nuits.

     

    Dans ce monde, les Hommes (avec le H majuscule) sont les rois. Je d »couvrirais plus tard, après bien des années de fréquentation des nomades, que l' homme se croit investi d'une mission divine.....

    « Mais une attention profonde montre que c'est chez les maîtres Queue..(pardon d'avoir emprunter et quelque peu détourné cette chanson de BRASSENS) que la Femme aime désigner les « victimes à ses petits jeux ».La femme a souvent une revanche bien méritée dans ce jeu de dupes qu'est l'union et le mariage.

     

    « Alors ton mari..il te le fait quand le Petit ? »....question subsidiaire....ne faut-il pas être deux pour mener à bien cette mission de repeuplement de la planète ?

    « Oh... ! Révérend (c'était alors mon surnom de époque ) tu sais toi ce qu'est le choix du roi... ? ».

    ça va, ça va...j'ai compris...un petit frère est vite venu nous tenir compagnie durant nos nuits blanches.

     

    En attendant ce bonheur, j'ai découvert aussi que la Femme devait tout donner à son « homme » et que la place qu'elle tenait dans la communauté n'était pas toujours enviable.

     

    Pour le moment, le jour du départ arrivait à grandes enjambées. Les placards et coffres de la caravane étaient remplis de tout ce dont peut avoir besoin un couple et enfant qui part en vadrouille...pour les 10 prochaines années à venir.

    J'ai consigné avec forces détails ce qui a été pour nous ces moments intenses que furent les premières années de cette vie de bohème. J'aimerais sincèrement pouvoir faire imprimer ce livre.

    Je suis toujours à la recherche d'un éditeur.

    En aparté, je constate que nos centres d’intérêts ne sont pas forcément ceux des autres...écrire un ouvrage.....pas facile, je l'ai appris aux cours de ces dernières années, le faire publier....la galère..Mais honnêtement (j'aime ce mot composé de ::honnête celui qui ne ment pas et d'une déviation de mentir : celui qui n'est pas honnête ) en quoi mon récit serait-il plus intéressant et plus attractif que le votre ?

     

     

    Dans l'année en cours, j'ai changé d'emploi et de métier, de mode de vie, de femme, de lieu de résidence, de repères identitaires...je m'en explique avec force détails dans ce bouquin qui devrait un jour peut être faire partie de la collection « chef d’œuvre en périls ».

     

    Quant à CATINOU, elle a changé de fiancé, d'emploi, et mis le cap sur un avenir incertain..qui a tenu ses promesses...renouant avec la grande tradition du Voyage qu'avait connu ses ancêtres

    .Elle reprenait le Voyage, brisant ainsi la vie de sédentaire dans laquelle la famille s'est installée

    . Digne héritière d'une des plus grande famille de Gitans composée de récupérateurs de métaux et ferraille, maquignons, commerçants ambulants et amateurs d’œuvres d'art, diseuses de Bonne Aventure et guérisseur reconnus par le milieu médical.

     

    J'ai fait les choses dans les règles de l’art : démarches administratives, autorisations diverses me permettant d'exercer un métier afin d'assurer un revenu pour faire vivre ma famille, achat de boites de Kleenex pour le cas où notre absence donnerait du chagrin à ceux qui restent !

    Dans une semaine, le grand jour.....je suis prêt.

     

    Je m'adresse à vous, fidèles lecteurs et amateurs d'histoires ou le poil à gratter donne du piquant à vos vies, vous me connaissez, je n'invente rien et tente de rester originale dans le fait de vous raconter mes exploits Ne vous Semble t il pas qu’il manque quelque chose ?

     

    Les dés sont jetés, nous aussi, le destin de plusieurs personnes est en marche et de ce moment plus rien ne sera jamais plus comme avant, nous sommes dans les starting blocks ...tout a été prévu.... c'est rassurant.

    Oui, mais ta caravane tu la tire avec quoi ?

     

    A SUiVRE et à demain...si vous le voulez bien.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Précisions administrativement indispensables à une bonne compréhension :

     

    « On désigne par « semi-nomadisme », des modes de vie intermédiaires, connaissant une pluralité de lieux de résidence, mais en nombre limité et sur des emplacements prédéterminés. En général, il s'agit de l'association d'une résidence principale et d'un ou plusieurs lieux de résidence secondaire, utilisés de façon régulière, pour une période restreinte. »

    Ma « détracteuse » (çà fait engin de T.P) revient à la charge.....elle me contracte et je me rétracte....mais je commence à la trouver moins pénible !

    «  Votre instabilité fait naître un sentiment d’insécurité...comment faire quand on veut vous trouver ?..... et puis c'est contraire à la notion de fonder une famille et vos racines....comment feront vos descendants ?

    La condition première de l’Homme a depuis très longtemps disparu en Europe. Mais le vagabondage  a toujours existé, comme pour préserver dans le patrimoine génétique de l’humanité cette capacité à chercher un ailleurs et à s’y adapter.
    Il y a 15000 ans, les eaux des océans montent et la Méditerranée se déverse dans un petit lac qui devient la mer noire. Les eaux montent de 10 cm par jour pendant 2 ans. Certains tentent de sauver ce qui peut l’être, semences, bétail car  l’eau change, les poissons changent et les prédateurs changent. Ils construisent des bateaux. C’est la base du mythe de l’arche de Noé, le point zéro de la diversité car la diversité ne devait pas être très grande puisque ce mythe se retrouve dans l’histoire de toutes les civilisations. Le mythe de Noé.

    Les hommes devenus sédentaires se déplacent et vont mettre des clôtures sur les terrains qu’ils trouvent, sur l’espace de ceux qui sont restés des nomades. Ainsi débute l’histoire de nombreuses guerres : la liberté du nomade contre la sédentarité du sédentaire.

    (penser aux tribus d’Israël …...depuis combien de temps les escarmouches entre ces 2 familles durent-elles?)

    C’est à cette époque que les Rroms et les Manouches (qui signifie l’homme libre) quittent l’Inde pour l’Ouest car leur espace est mis à disposition des Perses.

    Certains restent en Grèce et prennent le nom de Gitans (Gipsy). Plus tard certains reçoivent un sauf conduit du roi de Pologne : ont les appelle les Bohémiens.

    Bref, ils arrivent en France en 1427. Et on ne les aime pas car ils nous rappellent qu’avant on ne travaillait pas .

    L'apparition de notre résidence principale est le résultat d'une sédentarisation forcée, Le métier de ma dame, la scolarisation des enfants et le rapprochement des lieux de résidence des membres de la famille , les tracasseries administratives, le conformisme des relations, les difficultés sans cesse croissantes à trouver un stationnement temporaire, les contrôlés concernant les véhicules.


    Qui sont les MENS :

    La gendarmerie les appelle les MENS : Minorité Ethnique Non Encore Sédentarisée.

    Se déplacer m'a obligé à posséder moins d’objets. Ceci implique moins de consommation et forcément moins de besoin d’argent.

    Mais il ne faut toutefois pas tomber dans les clichés : le nomade moderne n’est pas le parasite profitant du RSA qu’imaginent beaucoup de sédentaires pour se rassurer. Lorsque le sédentaire a l’impression que la vie devient dure, ce n’est pas pour les vacances au soleil des uns ou les abus des autres qu’il travaille.

    Il travaille pour payer son écran plat, son abonnement téléphone, son abonnement télévision câblée, son loyer, sa voiture, ses loisirs, et tous ses besoins consuméristes qu’il cumule au fil du temps qui passe et des publicités.

    Encore une fois, effacez de vos mémoires ces clichés du nomade de cartes postales, le nomadisme est un état d'esprit avant de devenir un état d'être.

    Observer la société nous ouvre les yeux :

    la vie sédentaire demande plus de distractions payantes pour ceux qui la pratiquent, la question de l’argent est prépondérante créant de plus en plus de stress, de pathologies, de déséquilibres dans les relations humaines.

    Ce mal être incite à quitter pour un certain temps la vie présente, à partir pour voir « si l'herbe est plus verte » chez son voisin, à casser la routine en oubliant très souvent qu'en partant nous apportons nos problèmes, nous ne faisons que les déplacer !

    Ce nouveau genre de nomadisme va se répandre de plus en plus à l’avenir. Je ne me mouille pas trop en disant ça. Mon intuition m’amène également à penser que les spiritualités indiennes et bouddhistes vont fortement influencer les nouvelles générations occidentales, créant un mélange inédit. Une partie de la population sortira de la course au matérialisme et au prestige social, avec une autre vision du bonheur. Des modes de vie différentes vont apparaître. C'est aussi une façon nouvelle d'entrevoir le nomadisme.

    La patience nous fera découvrir cet avenir passionnant qui se crée chaque jour, s’organise, par les actions de ces personnes solitaires ou de ces groupes, qui, un jour, ont osé sortir. Se faire peur, rebondir, et investir dans le meilleur placement qui existe : soi-même et sa capacité d’adaptation.

    Mais en attendant cet heureux événement, en prévision d'un accouchement difficile, plouf je vous replonge dans l'océan de nos vies passées.



    Et puis u,n jour, au retour d'une escapade qui dura quelques années pendant lesquelles je fit la connaissance du monde des gens du voyage j'ai fait la rencontre du troisième type.

    A une époque je me délectais de lectures et de romans écrits par Jean LARTEGUY, racontant les exploits et les vies des mercenaires, l'histoire de la Légion Étrangère. J'idéalisais ces êtres héroïques qui menaient à leur façon une vie de nomades....je suis le chevalier blanc....Je plongeais dans les récits de l'Aéropostale, les MERMOZ, SAINT EXUPERY, DORAT, LATECOERE devenaient mes compagnons de mes virées nocturnes , pilote de chasse, m'emportait haut très haut et au petit jour j'avais beaucoup de peine a regagner ma base.

    J'avais inscrit sur les murs de ma chambre une devise de LATECOERE, afficher dans le bureau de ce pionnier de l'aviation, en substance elle disait :

    «  si tous les paramètres et les avis nous disent que c'est impossible alors ne perdons pas de temps, mettons nous au travail... » et j'ai osé.

    Je ne voudrais pas faire porter le chapeau à mes ancêtres, de peur de recevoir un coup de massue sur le crane mais ils auront des comptes à me rendre.

    Comme je manquais cruellement d'instruction, un Jules nommé FERRY ne m'attirait pas plus que çà, par ignorance et par nécessité je suis devenu rebelle.

     Mais chassez le naturel il revient au galop...cette léthargie ayant trop durée, nos propres enfants nous ont montré le chemin ouvrant ainsi la voie royale...l'aventure c'est l'aventure. 

    A SUIVRE.....

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  • Un couple de voisins avaient offert 30 ans de leur vie à la manufacture de pneumatiques de Clermont-Ferrand.

    L'homme depuis ces dix dernières années, fixait la même pièce métallique sur un certain dispositif.

    Son épouse depuis prés de 20 ans effectuait les même gestes répétitifs, dans un atelier de rechapage de pneumatiques de la même manufacture.

    Ils commençaient à cinq heure du matin et terminaient leur journée à 13 heures, avec un roulement des «  3 huit ».

    Quelle vie de merde, en vous priant de m'excuser d'avoir cette attitude en vers ces héros sacrifiés à la gloire de cette firme.

    J 'étais présent le jour où après 20 jours de gréve ils ont obtenu une augmentation de 0,20 centimes. L'homme avait les larmes aux yeux.

    Je ne me voyais pas vivre cette vie, ni celle d'un ami d'enfance qui à la veille de son départ à la retraite a attrapé le chômage et le cancer.

    Des choix. Simplement des choix


    Je ne me suis pas découvert « nomade » comme çà, un beau matin au réveil.

    Ce fut un cheminement intellectuel qui me conduisit à devenir ce que je suis, un révolté non pas du Bounty, mais révolté du fait que d’autres décidaient à ma place.

    Qui étaient -ils pour prendre une décision aussi importante qui devait conditionner mes faits et gestes pour le reste de ma vie.

    Qui étaient ils pour me dire ce qui serait bien pour eux et non pour moi ?

    Lors des recrutements, à la lecture de mon CV, les personnes que j'avais face à moi me demandaient ce que je fuyais et pourquoi cette inaptitude à une vie normale professionnelle.

    J'ai été étiqueté « instable » comme la nitroglycérine.

    Je ne trouvais pas ma place dans la société à laquelle il fallait que j 'adhère.

    « Que fuyez vous ? » me demandait en me fixant droit dans les yeux cette directrice des ressources humaines. »

     Qu'est ce que je fuis ?

    Mon être tout entier était tendu, du coin de l’œil je repérais la fenêtre ouverte, nous étions au rez de chaussée, hop un seul bon et me voilà libre.

    Le smic et les 3 pour cent que je gagnerais en rapportant comme un bon toutou de nouveaux clients, me motivait au point de sauter par la fenêtre sans l'ouvrir.

    « Dame du Bon Secours, soyez bénie pour l’aumône que vos maîtres me font en m'octroyant cette manne charitable, je ne fuis pas, je vous devance et suis en avance d'une guerre économique que demain vous allez perdre.

    "Légion seront les victimes, peut être vous la première ».

    Serais-je un vagabond du travail ?

      "vous êtes un instable » me disait le toubib de la médecine du travail. Cet homme dévoué à la lutte contre la maladie professionnelle s'endormait dans son bureau, le teint couperosé, la cravate mal ajustée et l’œil glauque.

    Il venait de découvrir que j'avais quitté la fonction publique, je luis avais rétorqué que le fonctionnariat menait à tout.. pourvu qu'on en sorte » stupeur..

    Il était devenu fonctionnaire car trop dur la médecine de campagne ou de quartier, c'est sûr que sur son piédestal, il ronronnait depuis trop d'années, bien installé et indéboulonnable.


     « quelles sont vos motivations ? »

    Entre nous, essayez de rédiger une lettre de motivation pour un job mal payé pour un salaire qui ne vous permettra pas même pas de changer votre caisse de couleur rouille et pour une espérance de vie hypothétique au sein d'une entreprise dont les dirigeants vous donnent juste assez pour que vous teniez debout à votre poste de travail..No futur..

    Il est un dicton à la con «  mille métiers mille misères » .

    Plus tard j' enchaînais de petits boulots, un peu comme un sniper réalise des contrats Il me fallait du changement et du déplacement, de l'action des places fortes à enlever et des belles à conquérir.

    Décidément je ne me sentais pas à la place que j' occupais. Qui avait décidé de ma condition socioprofessionnelle ? Qui avait dit «  toi aussi tu seras un homme mon fils » qui m'avait soufflé dans les oreilles à la sortie du ventre de ma mère ?  Tu qu

    Peut on être vagabond dans l’âme et stagner dans sa vie,

    voyager dans sa tête sans chausser ses baskets,

    vivre ses voyages par procuration …. et devant celle qui vous a choisie,  lui répondre «  je sais.... je sais » alors que son être entier vous crie «  emmène moi danser ce soir ».

    Ne pouvant me contenter de ces vies banales, mornes et insipides, très vite je me suis mis au banc de la société.

    Connaissez vous la mauvaise réputation de BRASSENS ?

    En ne faisant pas comme les autres je ne m'enfuyais pas mais au contraire je donnais la sensation de faire des bonds en avant, d'être en avance et cette certitude que j'affichais a été trop souvent taxée d'arrivisme, de vouloir devenir calife à la place des petits califes. Que pouvais je faire contre cette situation.

    Il est vrai et de l e découvre à l'heure actuelle que cette vie dite segmentaire, m'a fait rechercher la fréquentation d'autres «  nomades ». J'ai de suite adhéré à des clans de Gitans, de Manouches entre autres. Je me suis senti accepté et très vite j’ai intégré leur mode de vie qui de toute évidence me correspondait.

    Je me suis senti comme un poisson dans l'eau trouble.


    Je n'étais pas heureux, tiraillé par un désir de partir et celui de faire plaisir en ne bougeant pas.

    Faire plaisir à qui?....à des parents qui un jour quitteront cette terre en constatant que leur "rejeton" n'avait pas trouvé le bonheur,

    A des "amis et connaissances" qui fredonnent "parlez moi de moi...il n' y a que cela qui m’intéresse.

    Alors je cultivais ma différence

     

    A SUIVRE.....

     

     

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