• TOUT LE TALENT DES MOTS

     

    « … Tout le talent d’écrire ne consiste après tout que dans le choix des mots… »

    Gustave Flaubert.

    Dans un ultime effort l’écrivain s’accroche à son clavier, semblable au boxeur qui vient de terminer un combat de trop.

    -«  Un pont trop loin »  pense-t-il Ce sera mon ultime combat.

    Cet effort que lui demande l’ écriture de son roman, est un véritable travail de romain.

    Personne n'est capable d'échapper au vertige qui surgit quand nous nous trouvons devant un nouveau monde et devant notre destin.

     

    Nous n'arrêtons pas de nous heurter, parfois violemment, à l'incompréhensible.
    L'incompréhensible pour lui c'est ce qui est impossible à expliquer par la science, c'est de prétendre que les choses sont comme elles sont et qu’il n’a pas à se poser de questions.

    C'est un mystère et son lot de questions sans réponses.

    « La plus belle expérience que nous puissions faire est celle du mystère.»

    Et le summum des mystères reste pour lui la naissance d'un livre.

     

    Titanesque, cette expérience a su, de façon intelligente, telle une féline, lui distiller goutte à goutte la divine potion magique qui fera de ses écrits des lignes magiques.

    Ragaillardi par ses pensées mystérieuses venues, il en était certain, d’un autre monde, il est sur le coup, chargé d’une mission divine.

    Machinalement ou intuitivement, allez savoir, un de ses doigts guidé par il ne sait quelle diablerie, a atterri offusqué sur l’AZERTY de son PC , en biais..

    Ce dernier avait été tellement martelé au cours de la nuit, qu’épuisé, il espérait dans l’aurore naissante le répit que son tortionnaire lui offrait.

      « sans cesse sur le métier..remettez votre ouvrage » a-t-il reçu comme réponse….. « marche ou crève » comme à la Légion !

      Il semblait pourtant qu’écrire devait se faire dans le plaisir

    Le doigt inquisiteur que la touche « ENTRÉE » attendait avec impatience,manque sa cible et se plante dans l’interstice du récipient de bakélite noire dans lequel venait se noyer ses espoirs.

     

    « Quel malotru, quel goujat que ce doigt » et en moins de temps qu’il n’en faut pour qu’un corse tue un âne à coups de figue molle la clavier Mister Keyboard, humilié par cette action « à la française » transforma cet azerty en Qwerty.

    La perfide Albion bien présente ne manquait jamais de faire un coup en vache.

      A cette heure-ci, il n’y avait pas foule sur le net, son doigt perdu se dégagea sans peine et atteindre la queue qu’une tasse à café lui tendait, fut dans les meilleurs délais, effectué

     Solidement accroché à la queue de sa tasse à café, le voilà qui soliloque.

    ‘’ Foutaise ce dérapage n’est pas le premier et ne restera pas le dernier, bien qu’un doigt se doit d’obéir au « doigt et à l’œil » sa fonction première est d’être à l’endroit que mon œil a indiqué’’.

    Rassuré par l’agilité dont son index avait toujours fait preuve en maintes circonstances il lui confia une mission délicate.

    Depuis quelques temps, sensiblement à la même heure, lorsqu’il ingurgitait une tasse de son café préféré, il ressentait une vive douleur dans l’œil droit.

    Régulièrement il interrogeait les réseaux sociaux et les sites médicaux, il allait même jusqu’à consulter un spécialiste en ophtalmologie…Pas de réponses...jusqu’au jour ou….

    « Ego quippe mea fides exsoluta”...je n'ai fait que mon devoir.…

    Je fréquente depuis ces quinze dernières années bien contre mon grès, les membres d’un corps malade, celui que les autorités nomment : le corps médical

    La vie à ma naissance m’a équipé d’un fort appendice nasale. J’ai du nez, du pif et de la jugeote.

    Je me souviens de la formule du médecin de notre précédent lieu de résidence :

    « aide toi et le toubib t'aidera »

     

    Cet homme médecine m'expliquait que face à la maladie nous étions deux : le malade et la maladie...That's all folk.

    Il précisait que sans mon engagement dans ce combat, le docteur qu'il était, ne pouvait rien faire.

    Je ne pouvais plus écarter de mes pensées le désarroi de ce pauvre écrivain, victime de quelques mauvais tours que sa santé déficiente, lui jouait.

    Prompt à lui porter assistance, comme je le ferais pour lequel d’entre vous (et aussi par ce que je suis bon pour les animaux ) je me renseignais sur l’état de sa santé.

     

    Questionné sur la situation de cette mystérieuse pathologie oculaire, cet homme de lettre en perdait son latin.

    «  A l’ouest rien de nouveau » me dit-il, « cet effet est récurant, j’ai changé de boisson matinale, donnant la préférence au petit blanc et délaissant le petit noir. ».

     

    En effet, notre victime ne ressentait plus de vive douleur à l’œil droit, mais le café du matin venant à manquer le pèlerin qu’il était se trouvait fort dépourvu quand de la caféine, il ne voulait plus.

     

    «Errare humanum est, perseverare diabolicum («Se tromper est humain, persévérer [dans l’erreur] est diabolique».

    Il fallait que cela cesse. J’avais conservé à ma tanière lupine quelques grimoires, hérités de connaissances dans une vie passée et bien décidé de porter aide à cet ami, je me mis en route pour les consulter.

    « Si çà vous fait pas de bien, çà ne vous fera pas de mal »avais-je pour habitude de dire à de pauvres gens à qui je portais du réconfort. Des cacous Gitans m’avaient enseigné en partie certaines méthodes d’allégement de maux et de contenus de portefeuille.

    Le lendemain, prévenu de ma visite c’est aux matines sonnantes que benoîtement je fus invité à prendre le café .

    J’assistais aux préparatifs de ce qui aurait du être un calvaire, observant les gestes du condamné, puis vint l’instant tant redouté.

    Quand le café a coulé, il faut le boire. Le premier jus ayant été tiré, mes connaissances en synécologie m’ont été très utiles.

    Dans un silence pesant, ou seuls les gargouillis de l’estomac du supplicié ont fait acte de présence,, j’attachai toute mon attention à ce qui allait se passer.

    Un cri de douleur, un juron pour l’accompagner pour qu’il se sente moins seul et voilà dans les secondes qui suivirent une tasse à café qui prend son envole...vole...vole transforme ta soucoupe en soucoupe volante et assure ta redescente sur terre ...quelle DZ (ou drope zone )vas tu choisir ?

     

    L’écrivain affalé sur son bureau ne pipe mot « Bis repetita placent » reprenant les mots de son fils Hugo, on était vaincu par sa conquête, pour la première fois l’aigle baissait la tête.

    La tête penchée sur le coté meurtri, Il me regardait et voyant mon air défait prononça cette phrase assassine « Tu quoque mi fili » qui encore à ce jour, me turlupine.

    Dans un sursaut d’orgueil, je le suppliais de recommencer une ultime fois, car les dieux étaient avec moi.

    Après quelques secondes, le café avalé sans douleur lui rendit toutes ses couleurs

    L’écrivain venait d’écrire un heureux chapitre sa vie, mais quel prodige l’avait conduit à ce grand satisfecit ?

     

    Avant de porter le café à sa bouche, tenant la tasse des la main droite c’est avec la main gauche que la petite cuillère fut enlevée et la blessure à l’œil évitée.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « les mots pour le direAVEC ÉLÉGANCE »
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Décembre 2022 à 20:59

      Tu nous reviens.....Tu as toi les mots pour dire les maux!L'étourdie que je suis a déjà vécu cette "blessure"

    bisous

      • Vendredi 9 Décembre 2022 à 20:32

        Bonjour ma fidèle amie,

        je vais tenter  de remettre de l'ordre dans mon blog, par l'intermédiaire de STEPHANIE d'EKLABLOG, j'avoue que je suis un peu déboussolé, mais pourtant j'ai vraiment envie  de reprendre l'aventure.

        merci pour ta présence et a fidélité.

    2
    Jeudi 8 Décembre 2022 à 09:12

    Te voilà donc de retour ! Et très heureusement, après avoir habilement évité la petite cuillère assassine ! happy

    Bonne journée et bon retour parmi nous

      • Vendredi 9 Décembre 2022 à 20:34

        "par la barbe du prophète " que c'"est bon de vous revoir,  j'ai vraiment trés envie de reprendre ce blog...merci de ton accueuil

         

    3
    Vendredi 9 Décembre 2022 à 11:49

    Bonjour,



    merci de ta belle aventure ainsi contée, et pas comptée eh eh eh

    merci de ces mots plein de blues,de reds ou de yellows LOL

     

    nous avons tous devant la machine, le clavier l'exigeante obligation de faire, acter

     




    Mon tour du vendredi
    Je vous souhaite les amis
    Un weekend encore bon et adorable
    De fraiches journées mais agréables

    C'est le froid qui se loge et reste désormais
    L'hiver est bien là avec ce temps qui devient frais
    Parfois si la temperature descend fort, qu'elle est glaciale
    Qu'importe si des énergies assistent nos vies sociales



     

      • Vendredi 9 Décembre 2022 à 20:38

        si d'après ton poème la froidure est de retour, la chaleur de ton accueil  ferait frissonner le vieux loup que je suis !

        bon Week end prends soin de toi

        merci pour tes bons mots

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