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ORDRE de MOBILISATION GÉNÉRALE
A TABLE !
C’est un ordre venu du commandement suprême :
Il émane d’un chef de guerre qui a mis en place tout un stratagème pour que des belligérants plus souvent soudards et mercenaires, se comportent en « soldats de la paix » autour de la table des négociations .
Pas de sacrifice : La Colombe de la Paix remplacée par le poulet rôti.
C’est un souhait, une prière :
La taulière a fait battre tambour et c’est en ordre de marche que nous nous présentons fins gourmets, fin prêts à en découdre avec cet ennemi qui nous fait tant de bien : la FAIM .
Le repas préparé par la « déesse » des lieux est une communion, un partage,une « cène » ou tous les initiés conviés à cette grande messe, participent aux différents sacrifices qui ont pour seul but de les amener au septième ciel.
La stratégie :Ces moments de partage, d’élévation de l’esprit passent par nos instincts bassement matérialistes qui nous permettent de bichonner nos entrailles. Mais avant que de s’occuper d’élévation spirituelle, il nous faut partir à la découverte de l’alchimie, transformer ces instants de ripaille en de saines libations.
Le rituel :
Ces rituels sacrificiels nous emportent vers nos origines bestiales ou Monsieur Guy De Grenne ne sévissait pas encore dans notre imaginaire.
Je mange dans de la vaisselle en bois d’olivier…copié sur le Seigneur des Anneaux je bois dans une coupe en argent (si…si…il y a un poinçon représentant une Minerve) richement décorée avec de fausses pierres précieuses (le décorum…en somme)Le champ de bataille :
Drapée de nappes blanches immaculées, accompagnant une vaisselle et des couverts savamment placés, ornée de quelques flûtons aux reflets cramoisis signes d’appartenance aux chais du sud-ouest, elle nous accueille, témoin des grandes heures passées en sa compagnie, la table est mise, prête à se faire servir.
La charge héroïque :
Je parle, mais vous l’aviez senti, de réunions exceptionnelles, de type fin de semaine de moments de partage avec les amis, la famille et toutes ces occasions qui font que tous les prétextes sont bons.
…oublions donc le remplissage de l’estomac par obligation et concentrons nos pensées sur ces fêtes païennes, religieuses ou dédiées à la découverte de nouvelles sensations gustatives. Il n’y aura ‘‘ pas de quartier » et ne sera fait aucun prisonnier.
Il s’agit bien de cela, les banquets offerts aux Dieux par mes ancêtres du Nord aux ancêtres du Nouveau Continent, à la traversée d’un Styx par un Tantale assoiffé…. de grandes occasions en somme. vivre pour manger ou manger pour sublimer ces instants.
In mémoriam :
C’est une réunion d’anciens qui « se souviennent » qu’il y avait eu une précédente assemblée … une place est occupée par l’Absent… crânement, ils se rappellent, disent qu’une fois prochaine ils seront là, debout, faisant face à leurs obligations…traînant les pieds, ralentissant à cette fin de ripaille sachant que toutes choses y compris les meilleurs ont une « faim ».
A la fin de sages libations, j’entraîne mes invités à entonner le chant du départ : « Ah que nos pères étaient heureux quand ils étaient à table »…
je n’oublie jamais de poser sur la table dressée une assiette supplémentaire comme le faisaient les « gens d’autrefois » pour le vagabond de passage. Puis je me plante debout en portant un dernier toast au ciel, à des Dieux en signe de remerciements pour cette manne providentielle.
Les héros : Les âmes réchauffées par nos pantagruéliques agapes se sentent toutes revigorées et ravigotées.
Il en résulte un déblocage de leur système de sécurité semblablement identique à celui de la ceinture de nos pantalons. Les émotions coulent à flot, la barrière de la langue est ouverte pour que surgissent dans un rugissement de fauves les plus triviales expressions de nos pensées …
Les uns considèrent que le repas pris dans de telles conditions les mènera droit en enfer…au détour d’un contrôle médical le cholestérol leur fera le coup du… « souviens-toi ».
Les autres avoueront que dans cette débauche de plaisirs, le péché ne peut être que mortel, l’enfer restant pavé de bonnes libations !
Le résultat me parait être le même et le condamné n’y va pas du dos de la cuillère !
Le véritable héros : la Femme
Dans toutes les tragédies, le héros est une femme.
On n’ose pas prononcer son nom tant sa présence est source de plaisirs défendus : HÉROÏNE.
Accroc à cette drogue du bien manger, toutes addictions à sa présence nous rendent prolixes et amoureux…..
Les plus audacieux amèneront l’eau à la bouche en comparant de façon lubrique leur art de déguster ces mets comme on « dévore » une femme !
Tous les adjectifs et comparaisons avec le féminin sont présents. Je contemple avec satisfaction les faces rubicondes de mes partenaires guerroyant sur ce champ de bataille.
Tout ce qui porte jupon n’est pas pas ici pour assurer la descendance des Anges Blancs… Elles sont à nos cotés pour participer à l’ hallali.
La curée est en route, par Saint Emillion !
Faudrait-il associer les plaisirs de la bouche et de la pensée à ceux que nous offrent nos femmes en toute légitimité ?
Si les plaisirs sont partagés en toute liberté et avec le consentement de la maîtresse de maison, alors pourquoi faire état d’une telle pudeur et ne pas chanter de paillardes romances qui font peur aux nonnettes (J .BREL)
Devenons les cannibales de nos âmes .
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Tags : fin, faim, ordre, c’est, mange, à table
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Commentaires
Partager une bon repas entre amis... c'est tout de même un bon moment de la vie ! (faut pas oublier l'apéro avant...). Après tout manger est vital, autant que ce soit agréable. Et heureusement on n'en fait pas tout un plat (!) comme pour d'autres "choses de la vie" tout aussi vitales mais pudiquement cachées...
Bonne soirée
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Mercredi 3 Octobre 2018 à 20:53
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Des repas partagés
... on peut en faire aussi pour des associations comme les restos du coeur !
bonne journée
Bernard-
Mercredi 3 Octobre 2018 à 20:52
Une idée comme une autre à laquelle je vous ai répondu en MP
Que pensez-vous de ceux qui profitent d'un système et des dirigeants d'un pays qui se reposent sur le bénévolat pour ne pas à avoir à mettre les mains dans le cambouis..
.Le docteur schweitzer ne déclarait-il pas : donne un poisson à une personne et elle crèvera de faim..apprends lui à pécher et elle nourrira toute sa famille ?
Votre présence a ensoleillé ce blog....merci
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Hum ? Il me semble que ces réunions et repas de famille engendrent aussi parfois - pour ne pas dire souvent - le vin, les mélanges et la bonne chère aidant, quelques règlements de comptes pas piqués des hannetons, des psycho-drames familiaux, des échanges plus ou moins énergiques !
Je me souviens d'un "lancer de fourchette" qui aurait pu mal tourner, pour un motif de désaccord dont je ne me souviens plus mais qui devait être "futile". Ça avait quand même jeté un certain froid et calmé les esprits échauffés !
Quand ça commençait par "C'est inadmissible .... " il fallait commencer à se méfier. C'était le bon temps, on reste beaucoup moins à table, on fait des BBQ et on boit des eaux gazeuses ! Ça limite ...
Bonne soirée Loupzen