• L'homme est fait de ce qu'il a lu et de ce qu'il a bu.

    Je m'adresse à Vous, amateurs de plaisirs de la vie.

    Ces derniers passent en premier par la connaissance des vins et la défense des Femmes (s'il en était besoin !)

     

    Arrêtons d'intellectualiser le vin et de nous prendre pour des spécialistes après avoir copié je ne sais quel bréviaire à la mode.

    Arrêtons de réciter la leçon de petits maîtres, forts en commentaires.

    Faites vous une bouche.Comme la littérature, le vin n'est jamais mieux appréhendé qu'en autodidacte après avoir bu verre après verre, sans à priori, simplement se forger son opinion en buveur libre.

     

    Pourquoi j'apprécie .Pourquoi je ne me lasse pas. Pourquoi j'ai envie de découvrir d'autres goûts, d'autres expressions.

    Déguster ce que l'on aime, re-déguster, comparer à la manière de Pascal : «je ne bois que du désir qui m'en vient».

    Oui, le vin est fait pour être bu et non pas analysé. Les analyses arriveront après quand vous aurez trop abusé de mauvais vins.

     

    Tudieu...belle envolée...si proche de mes hurlements intempestifs et jouissifs, une sorte d'élévation de l'être bestial que je suis.

    J'embraye et que démarre le vol plané sans avoir déposé mon plan de vol...à quoi me servirait de piloter en mode gentil toutou....je préfère l'Amour en l'air... et sans être un poil voyeur je pratique le vol à vue.

    Le « vol à vue   est la façon la plus simple de voler, la plus libre aussi, où il s'agit simplement de voir et d'éviter».

     

    En vadrouille dans le centre France, j'ai été convié par un membre de ma famille à une dégustation de vin lors d'un salon de producteurs de vins bio.

    Il faut savoir que les vins bio n'existent pas .

    Seuls sont pris en compte, l'état de la terre dans laquelle sont élevés les ceps de vigne, le mode de vinification et les produits de traitement de la parcelle.

     

    Donc...je décolle en direction d'un groupe de gentils amateurs de jus de treille, qui parlent doctement en se tenant droits comme des piquets de vignes.

    L'un d'eux, coincé dans un costard qui lui allait comme des guêtres à un lapin avait l'air grave d'un gendarme et le regard effarouché d'une jeune vierge.

     

    Il tenait un verre de vin à la main, le portait ostensiblement à la hauteur de son regard scrutateur de Jésuite, faisant tourner prestement dans sa tulipe de verre ce breuvage , comme un carabin le ferait avec son tube à essai suite à l'application d'un lavement salutaire.

     

    L’échalas (le piquet de vigne si vous préférez) trônait au beau milieu d 'une assistance composée d'adeptes acquis à ses délibérations débiles à qui il attribuait des accessits sous forme de clins d’œil.

    Il paradait et « bouffonnait ». Les uns ne pipaient mot, les yeux baissés en signe de soumission devant les silences qui en disaient long, les autres jouaient les connaisseurs en opinant du chef.

    Ils me faisait songer à ces petits « toutous » placés sur la plage arrière de la voiture et qui à chaque secousses, hochaient leur tête vide.

     

    ils étaient d'accord avec les attendus de ce magistrat du goût et du palais....après avoir liché le contenu de ce verre ils lécheraient le cul de ce bouffon...

     

    De sa lippe baveuse sortaient des adjectifs empruntés à un Kamasoutra de taverne : il y était question de cuisses, de jupe, de rondeurs, de parfums de femmes, de jouissance ....pauvre con !

     

    La vigneronne qui présentait ses vins, était très mal à l'aise et voyait se profiler la sentence de ce petit seigneur du guide Bibendum..... il lui cassait la baraque et question ventes c'était « wallou »... comme l'aurait dit le sidi Brahim un autre seigneur du « c'est bon comme la-bas...dis! »

     

    Je connais bien l’âpreté du travail de la vigne et l'ingratitude de la terre arrosée de sueur.

     

    Son compagnon lui donnait un coup de main dans les salons, mais il ne

    «  travaillait » pas dans le vin. A maintes reprises quand des clients lui posaient des questions trop techniques, il se tournait vers cette « aventurière »pour que réponse soit apportée..

    Elle donnait donc les informations au client directement et le client (un homme en général) allait se tourner à nouveau vers son compagnon pour répondre à d’autres questions techniques,(le pinard est une affaire d'homme) mais c’est encore elle qui devrait répondre !

     

    Je pense que dans la culture française, le vin (et l’agriculture d’une manière générale) est associé à une image masculine qui rassure.

    Même si les gens n’ont aucun problème à voir des femmes en viticulture, l’habitude veut qu’ils se tournent plus facilement vers un homme pour la discussion.

     

    Pour qui se prenait il, pour rabaisser la Femme, à un objet de consommation courante pour combler le désir du mâle ?

     

    Délicatement, vous me connaissez, je rompais ce cercle des pouet-pouet disparus.

    - «  c'est qui ce blaireau doté d'un bec en zinc  »-m'enquiérais-je

     

    Mon atterrissage devant cet aréopage de masturbateurs de la pensée vinicole fit l'effet d'un tel chambardement que le professeur Nimbus « au verre levé » échappa sa tulipe.

     

    Lèse œnologue......Qui est ce malandrin, ce malfrat, ce peine à jouir.

    Qui est-il pour se permettre de troubler ainsi ces « testeurs de breuvages ».

    De quel droit s'invite t il au bal des fins connaisseurs ?

    - « Coucou c'est moi le Loup et ton auréole de dessous les bras va en prendre un coup ».

     

    Goguenard et narquois, le carquois en bandoulière et l'allure fière, je décochais ma première flèche :

    - « Triste sire que vous êtes...gouttez ces paroles :

     

    La plus humble piquette était alors bénie,
    Distillée par Noé, Silène, et compagnie.
    Le vin donnait un lustre au pire des minus,
    Et le moindre pochard avait tout de Bacchus. »

     

    Offusqué plus qu'amusé, déstabilisé plus que rassuré, cet hobereau venait de perdre pied et ces paroles de BRASSENS lui firent comme un pied de nez.

    L' envie folle de lui mettre le pied du verre dans le nez me vint.

     

    - « De quoi vous mêlez vous, je suis Jules LEPITRE auteur d'un guide du savoir consommer les vins bio ».

    Ses admirateurs auraient bien voulu que....mais non ...se sentant et se croyant de la caste des intouchables, il était devenu inabordable.

    Ma flèche était en fait une fusée para grêle tirée sur son Mont des Oliviers....crucifié qu'il devenait.

    J’aurais aimé achever ce malheureux pitre en lui récitant d'autres vers du Georges :

     

    « Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers suprêmes,
    Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même
    Un beau jour on va voir le Christ
    Descendre du calvaire en disant dans sa lippe
    "Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types.
    J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste. »

     

    Que la fin de mon histoire ne vous attriste pas, ce n'était pas le but, mais il vous appartient en fonctions de vos moyens de voler au secours d'un ou d'une plus faible et de ne pas tourner la tête lorsque un appel à l'aide vous vient, que vous soyez amateur ou pas...de bons vins.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 21 Septembre 2019 à 07:39

    Y a même des hommes qui n'ont jamais lu et qui sont faits de ce qu'ils ont bu... yes

    Bonne journée

      • Lundi 23 Septembre 2019 à 06:37

        Apprendre à lire...ne serait ce que pour déchiffrer la carte des vins !

    2
    Samedi 21 Septembre 2019 à 18:16

    Cela vaut bien un poème, enfin un extrait,  soyons raisonnable avec le vin comme avec la poésie  : 

    "Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question.
    Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps
    qui brise vos épaules et vous penche vers la terre,
    Il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ?
    De vin, de poésie ou de vertu,
    à votre guise. Mais enivrez-vous !

    ...."

    Charles Baudelaire

     

    3
    Dimanche 22 Septembre 2019 à 17:34

    Etre un homme est une question de naissance et d'age.....mais être un gentleman est une question de choix.

    Merci Léone, bientôt mon retour.

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