• Manger une tétine ? Ah la vache...!

    Manger une tétine ? Ah la vache...!

     

     

    La route et sa magie. Ici pas d’odeurs de bitume mouillé, de gaz d’échappement où de moteurs en surchauffe.

    Les senteurs qui  ont flatté mon museau de Loupzen sont des visages, des rencontres, des voix d’hommes et de femmes qui ont traversé ma vie.

    Que sont devenus ces messagers ? Je n’en sais rien, il ne me reste que quelques prénoms, des instants privilégiés durant lesquels je me suis  senti être « la personne la plus importante dans la vie d’un autre ».

    Il me revient une rencontre avec un Gitan « ne sachant plus où il habitait » tant ce monde actuel était différent  de celui qui l’avait vu naitre il y a une cinquantaine d’années.

    Lui, c'est un homme que quand tu le vois tu ne l'oublies pas.

    Comme le disent les gens d'ici « il est petit, pas bien grand, mais lorsqu'il part, il te laisse un grand vide ».

    Deux boules du loto font office d’yeux. Quand elles te fixent t'as envie de répondre « non, je l'jure je n'ai rien à déclarer ». C'est que ces deux là elles en ont vu et pas que du beau …. Elles auraient, j'en suis sûr, préféré ne pas être là à certains instants de sa vie.

    Si ces yeux pouvaient parler, il faudrait coudre les paupières pour les faire taire.

    Sa barbichette poivre et sel passionne son petit fils et rappelle aux dames qui l’embrassent, qu'il faut protéger les joues avec de la crème pour éviter de ressembler à une paire de fesses sortie d'un buisson d'épines ! C'est qu'il a le poil dru le gars !!

     Quand il te parle, tu sens bien qu'il n'est  pas breton tant cet accent rocailleux et plein de soleil me fait songer à cette vague rageuse qui essaye en vain de grimper les calanques de Cassis.

    Ses phrases se terminent dans un souffle comme si ce qu'il venait de te dire tenait du secret d'état et que Basta,  si t'as pas compris c'est que t'es un empégué !

    Je l'ai surnommé affectueusement « Ramaskro » celui qui mange beaucoup. Comme le disait ma mère « il a toujours un trou d’ouvert …au bal, il ne danse que la Polka des mandibules »

    C’est tout un univers qui déroule le tapis rouge pour te mener au grand restaurant des cœurs de cet homme. Il a le cœur sur la main et sur le manche de sa fourchette. Tout est prétexte à « un bon petit mangement ».

    Quand « ce fils du vent » te décrit une recette de cuisine, c’est un embarquement, une épopée avec comme guide, un Michelin des Gens du Voyage.

    Tu l’as écouté ? Ça y est t'as mangé, il ne manque rien.

    Ses « boules du Loto », sont prises de frénésie, elles s'agitent dans tous les sens, elles roulent se croisent, se percutent, s'entrechoquent, leurs courses folles ponctuées de : «  alors la, enfin tu vois je veux dire, c'est du bon mangé, çà voilà et puis tu m’as compris »

     Dans notre monde, le mangé à la grille consiste à allumer le feu (à que Johnny) et de faire cuire un  morceau de carne quelconque, rien de bien exceptionnel en somme…mais pas chez lui.... Le Michel, dont je viens de brosser le tableau ,  il y pose une tétine de vache !

    «  Alors tu vois, tu vas chez ton boucher et tu lui commande cette tétine mais attention, il faut qu'elle soit pleine de lait ! ». Non je n’ai pas perdu la tête….Patientez.

    J'imagine la scène et la discussion avec votre artisan boucher :

    « Une tétine pleine ?

     Bien monsieur et quel bonnet ?

    Le lait vous le voulez avec ou je vous le mets en bouteille »

    Mais les « boules de Loto » m'ont pécho et je stoppe mes divagations.  Il ne faudrait pas se perdre en  cours de voyage.

    Je vous révèle la recette de la fameuse tétine.

    Recette :

    Pendez la tétine avec un crochet, l'essuyer, découpez de fines tranches en longueur, salez, poivrez et saupoudrez d'herbes aromatiques.

    Posez sur le feu de bois, sur la grille en surveillant comme le lait sur le feu. Il n’y a pas beaucoup de marchandise et la chaleur aurait vite fait de transformer cette recette en « comment réaliser soi-même son charbon de bois » !

    Le résultat est, à mon goût, assez décevant. La viande est caoutchouteuse et craquante.

     Elle nécessite une quantité certaine de sel et poivre.

    Lorsque j’ai rédigé ce recueil de cuisine des Gens du Voyage, j’ai une la surprise d’être contacté par un bloggeuse qui durant son adolescence avait consommé cette recette.

    La façon de cuisiner la tétine de vache était différente car préparée par une mamie non gitane d’une région des Alpes en France.

    D’un commun accord nous avons classé cette recette dans la catégorie des : découvertes immangeables !

    « C'est la danse des canards.....J'ai planté mes crocs dans les fesses d'un....... »
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 3 Février 2016 à 10:51

             Je n'ai jamais goûté à la tétine!

    Normal que cela soit caoutchouteux.....je pense que quelqu'un y a a pensé quand fut créé la 1ere tétine de biberon ou  celle pour calmer les chagrins!

    Je n'ai pas été nourrie au sein car il me fallait un genre de lait battu(un mauvais départ dans la vie ). Certes maman aurait pu (si la nature était autre) me fournir directement du lait battu avec ce qu'elle prenait comme raclée....

    Bref ici on trouve de la tétine de vache et on la cuisine (d’après nos anciens) ainsi:

    "Trempez chaque face de la lamelle de viande dans la farine, puis faire rissoler   de chaque coté (2 à 3 minutes) puis parsemer d'ail et persil hachés.

    Dans nos campagnes,rien ne se perd et c'est comme cela que j'ai appris a aimer les tripes et a les faire,pareil pour les rognons et la cervelle mais là si je les cuisine,je n'en mange pas sauf si je suis invitée (en ai déjà mange ). Le boudin aussi.Je prépare les ris de veau et j'en mange.....mais je préfère un bon steak.....avec des frites et une salade de mon potager.

    Je frotte mon nez sur ta douce pelisse de loup.

    2
    Vendredi 5 Février 2016 à 23:38

    tu es absent?

    Zibous

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