• Les petites phrases assasines

    Ce texte m'a été remis par une personne qui a toujours cru en moi.... et en elle pour que nous puissions croire en Nous.....

    Des erreurs du passé elle en fait un présent de certitudes,

    Des défaites d'un soir elle les a transformé en matins radieux,

    Des victoires aux goûts amers sont devenues du miel dont elle a rempli ma bouche

    Et quand sur la route le soleil brûlait ma peau  c'est en fontaine d'eau fraîche qu'elle s'est transformée,

    Soutenant mon corps meurtri dans un ultime effort, me permettant de me redresser pour qu'aux yeux des autres j'apparaisse encore plus fort.

    à CATINOU......

    Les petites phrases assassines

     

    L’autre jour, je passais un moment avec des amis, quand la jeune fille de la maison, une jeune femme, étudiante, d’une vingtaine d’années annonce à son père qu’elle « va travailler cet été ». Celui-ci la regarde longuement puis lui dit d’un air moqueur : « Tu vas TRAVAILLER ? Toi ? ».

    Je vois le visage de la jeune fille se refermer …. Fin de la scène.

     

    Les petites touches d’humiliation ordinaire

     

    Or, je connais cette jeune fille, elle est jolie et intelligente mais elle manque grandement de confiance en elle. Je comprends alors pourquoi.

    Elle me le confirme quelques jours plus tard au cours d’un échange

    Depuis son plus jeune âge, elle a le sentiment que son père la « rabaisse » constamment. Elle ne fait jamais assez bien pour lui et, malgré certains succès dans ses études ou dans le sport, elle manque complètement d’estime de soi.

    Ce n’était pas de la violence, mais des petites touches d’humiliation ordinaire, sans véritable intention de nuire.

     Des petites phrases assassines comme celle que j’avais entendue, qui, jour après jour, année après année, sapent toute confiance en soi, de ceux ou celles qui en sont victimes.

    Il me semble qu’en France, on attend beaucoup du management et des managers dans le domaine de la bienveillance, de la confiance, et de la motivation, comme si l’entreprise pouvait tout, et réparer les manquements de toute la chaîne éducative. Or, le mal est souvent fait avant.

     

    Une culture punitive

     

    Nous vivons en France dans une culture négative voire punitive. C’est le cas de l’école, du CP aux études supérieure, où le maître, le professeur est plus prompt à se servir du stylo rouge qu’à féliciter.

     Il en est de même pour les parents qui se fixent sur les « points faibles » (la mauvaise note en math du bulletin) plutôt que ce qui est positif (la belle évaluation en histoire ou en sport).

    J’ai toujours été fascinée par l’attitude très différente qu’ont les parents dans les squares.

    En France, quand un enfant veut grimper sur une des structures qui se trouvent dans les jardins publics, les parents vont lui dire « Fais attention ! «  , « Tu vas te faire mal ! », « Attention à ne pas tomber ! », alors que dans un jardin américain, on entend : « Yes, it’s great », « You make it ! », « Good job ! » … Là, on se crispe, on est négatif et soupçonneux ; ici, on encourage, on félicite, on pousse à aller plus haut. Les exemples pourraient se multiplier

     

    Les mots sont des projectiles

     

    On ne mesure pas assez le poids des mots ou des « petites phrases ».

    J’en ai eu l’expérience à de nombreuses reprises, quand un enfant, un ami, un collègue, un collaborateur revenait sur des mots que j’avais prononcés qui avaient pu heurter ou au contraire soulager, alors que je n’en avais pas le moindre souvenir, ni non plus identifié les enjeux sur le moment.

    Ces petites phrases assassines sont comme un essaim de guêpes qui tuent un homme en le piquant toutes en même temps. Laquelle a finalement infligé la piqûre fatale ? Celle qui, ajoutée aux autres, a entraîné la mort ? Personne ne sait.

    Il en est de même des petites phrases assassines, comme les gouttes d’eau qui remplissent peu à peu le vase, elle sature l’espace vital de celui ou celle qui les subit, jusqu’à la rupture. Cette rupture peut être retournée contre lui : c’est la dépression, le burnout, la tentative de suicide … ou contre les autres : « le pétage de plombs », la méchanceté, le harcèlement en retour vers d’autres proies…

     

    Changer ...

    Pouvons-nous changer cette façon de faire ?

    Certainement, c’est à la fois très simple et très compliqué. Très simple car il suffit de changer la façon de voir le monde, et la façon de dialoguer avec lui. Très compliqué car on touche à l’habitus, à la culture, à la transmission.

     

    L’idée serait, dès le plus jeune âge de notre enfant, de s’efforcer d’avoir une attitude positive, pour l’aider à grandir, à évoluer dans ce monde très complexe. Tout faire pour qu’il acquière cette confiance en lui si vitale et si précieuse.

    Il faut exercer notre vigilance pour éradiquer nos échanges de ces petites phrases assassines, et les remplacer par d’autres petites phrases mais cette fois « bienfaitrices » et porteuses d’estime et de confiance.

    C’est un exercice auquel il faut s’astreindre au quotidien. Certes, le préalable absolu est d’y croire, car le « retour du refoulé » guette, et on peut se retrouver à dire le contraire de ce qui était prévu. C’est le trait d’esprit cinglant, la petite blague qui flingue, symptômes d’une trop grande maîtrise de soi qui connaît des ratés, pouvant faire des dégâts énormes.

     

    Inversons la machine à alimenter les ego !

     

    Il semblerait qu’il soit plus valorisant d’émettre des avis négatifs que des avis positifs, comme une résonance de l’aube de l’humanité où la peur, l’angoisse, l’hyper vigilance étaient les garants de la survie.

     Tant pis ! Inversons la machine à alimenter les ego !

    L’objectif est d’émettre des petites phrases positives, roboratives, qui permettent de se regarder de façon valorisante, d’évoluer dans un climat positif.

    C’est le papa ou la maman qui encourage leur petit enfant, malgré ses lenteurs d’apprentissage.

     C’est le professeur qui « fait un signe » à un élève en difficulté.

    C’est le manager qui souligne la qualité du travail rendu. 

    C’est un collègue qui félicite pour une promotion. C’est l’ami qui dit « Tu as un joli foulard ! » plutôt que : « Tu as mauvaise mine ! »

    .

    Ce sont des choses de peu, mais, à rebours des gouttes d’eau qui peuvent noyer, des piqûres d’abeille qui peuvent tuer, des petits coups qui peuvent déformer … les petites phrases positives permettent de remonter le moteur de la motivation et de l’estime de soi !

    Ce n’est pas rien !

     

    « J' attends un enfant....Ah bon ? à quelle heure...,Suite et hélas fin du jardinier et de la voisine. »
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  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Septembre 2017 à 18:35

    C'est pas facile d'être un bon parent.

    Il y a ceux qui dévalorisent leur progéniture, ceux qui la surestime, ceux qui s'en fichent complètement... heureusement, il y en a encore quelques-uns capables de simplement L'EDUQUER...

    Bonne soirée

      • Jeudi 21 Septembre 2017 à 04:35

        .... et là il y a du boulot ! car il ne faut pas le laisser faire par les autres !

    2
    Samedi 16 Septembre 2017 à 23:20

    Je n'ai pas toujours eu cette vision des choses,mais j'ai coutume de dire quand j'entends critiquer une personne,qu'en toute homme someille un génie.La preuve.........happy.....Ceci étant .....j'aime bien l'eau fraiche...Elle se trouve ou cette fontaine........

      • Jeudi 21 Septembre 2017 à 04:39

        Dans son comportement et sa vision de notre avenir...pour ma part j'ai su étancher sa soif d’aventures....

    3
    Lundi 18 Septembre 2017 à 11:02

    Bonjour

    ah ces petits mots qui font mal, mon exemple de jeunesse :

    je ne suis pas capable de passer le Baccalauréat, selon une directrice de lycée publique

    et je suis réorienté vers un CAP et un BEP, mes parents me mettent en lycée privé, plus d'attention des professeurs, et je reussis

     

    je continue en orientation de BAC professionnel en G

    et toujours chez le privé lycée, je réussis aussi

     

    la directrice voulant savoir mon devenir est passée par mon ancien collége

    par peur de mon refus de lui répondre si directement elle m'aurait demander

     

    voila les mots qui font mal et qui me font rebondir toujours sur le nenuphar suivant, comme une grenouille bien verte et bien sautillante glasses

     

      • Jeudi 21 Septembre 2017 à 04:42

        Il faut "élever des statues à ceux qui ont tenté d nous briser "..c'est grâce à eux que nous sommes un peu plus grand !

        Ma plus grande statue :celle de mon paternel.....il n' a pas réussi à me mettre à terre....

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    4
    Lundi 18 Septembre 2017 à 23:41

    J'apprécie énormément cet article........en tout premier lieu pour ce bel hommage à Catinou, mais aussi pour ces piqûres de rappel dont on a tous bien besoin !!!

    J'ai l'impression parfois d'être devenue plus attentive avec les années,........ de faire plus attention à encourager mes petits enfants que je ne l'ai fait avec mes enfants,....... heureusement qu'ils ont adorables et qu'ils ont réussi tous les deux à obtenir la situation qu'ils souhaitaient, car je ne pense pas avoir toujours été à la hauteur ............et pourtant, quand on lit tes mots, ça parait tout naturel et si évident d'encourager, de donner confiance, de ne pas rabaisser......

    Il me parait indispensable de prêter attention à nos propos car effectivement, des situations critiques peuvent en découler !!!

    Voilà je vais me coucher en méditant un peu !!! clown

    Bises et bonne nuit à vous deux

      • Jeudi 21 Septembre 2017 à 04:47

        O douce nuit..tendre nuit...

        Ne pas rabaisser, ne pas humilier..comme tu as raison...moi aussi avec les petits enfants, mais je continue à booster mes deux grands .

    5
    Jeudi 21 Septembre 2017 à 10:26

    Bonjour Loupzen,

    Voilà un article qui devrait être affiché partout sur la place publique yes.

    C'est tellement juste tout ce qui est dit ici ! Grand merci à Catinou !

    Eh oui, les petites phrases assassines font notre quotidien, sans même que nous ne nous en rendions compte.  Elle sont tellement insidieuses ! Ou seulement, parfois, le fruit de notre maladresse. Ainsi, l'attitude parentale, très justement décrite ci-dessus, qui sape la confiance d'un enfant à doses homéopathiques quotidiennes quand on lui dit "tu vas te faire mal" chaque fois qu'il tente quelque chose d'un tout petit peu dangereux.

    Heureusement, il reste les paroles positives qui sont autant de petites lumières utiles à faire briller leurs yeux. 

    Nous n'avons pas toujours conscience de l'impact de nos mots sur les autres, particulièrement sur les enfants, pourtant il est bel et bien réel.

    Oui, "inversons la machine !" Oui, "les petites phrases positives permettent de remonter le moteur de la motivation et de l'estime de soi."

    Bonne journée, Loupzen !

    Amitiés,

    Sérénita

     

     

     

    6
    Vendredi 22 Septembre 2017 à 01:16

    Lu, compris et approuvé. Malheureusement trop tard ce soir pour que je développe mais ... quel sujet ! ...

    Je reviendrai ...

    7
    Samedi 23 Septembre 2017 à 02:22

    Du vécu pour moi puisque ces phrases assassines ont été mon quotidien en Cours Moyen & au collège malgré de bons résultats dans plusieurs matières & des aptitudes artistiques, on ne se concentrait autour de moi que sur le négatif. Le pire, je crois, étant en 6è, alors que ma moyenne générale caracolait à 16 / 20 au minimum tout au long de l'année, ma prof de maths qui était aussi le professeur principal de ma classe ne cessait de pointer du doigt ma lenteur, ma tendance à rêver, préjudiciable à l'apprentissage... alors que dans sa matière, je ne suis jamais descendu sous le 16, ma moyenne en maths étant à cette époque de 17. J'étais fier de mes bonnes notes & oubliais complètement l'impact des remarques de ma prof que je ne comprenais pas au regard de mes excellents résultats. C'est bien + tard alors que le lycée où j'ai passé mon bac m'avait envoyé tout mon dossier du secondaire que j'ai relu les remarques de cette enseignante avec le recul : l'incongruité de ces annotations était telle que j'en ai eu mal. J'ai pu voir combien je n'avais pas été respecté par cette femme et certains adultes alors : ils ne reconnaissaient pas ma valeur humaine, la valeur de mes efforts & de mes réels atouts. Ca a eu un grave impact sur ma vie & entraîné des répliques récurrentes dans les domaines affectif & professionnel de ma vie puisque malgré des contextes parfois avantageux, je n'ai pas su en retirer toute le bénéfice à cause d'une sous-estimation de ma valeur personnelle et de mes qualités propres permettant ainsi à d'autre de prendre le pas sur moi. Bref, je me retrouve toujours dans l'ombre à des moments où c'est moi qui devrait être dans la lumière faute d'avoir vu valoriser & reconnues mes aptitudes. Effectivement, les effets des petites phrases assassines sur un gosse laissent des traces durables sur un esprit. Et ça se paie des années durant malgré des thérapies ou des pratiques de développement personnel ou spirituelles.  

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