• La lance émoussée

     

    Il neigeait, il neigeait, vaincu par sa conquête, le Roméo baissait le tête, WATERLO avait enfin sa vedette.

    Vous l'avez compris cette affaire pleine de sous entendu ne pouvait s'étendre à qui voulait l'entendre.

    Tout comme le scandale de la bague à Jules, la vérité devrait rester dissimulée et inconnue du grand publique, j'adopterai donc un ton pudique pour évoquer ce drame de la lance émoussée.

         C'est l'histoire banale d'un grand con de cuisinier qui se vantait d'être un coup phénoménal auprès des femelles du canton.

        Faisant le siège depuis trop longtemps devant une citadelle dont le pont levis refusait de s'ouvrir, l'audacieux Don Juan avait maintes fois lancé des assauts contre cette place forte mais..en vain.

         Malgré son opiniâtreté a la voir succomber, l'Invincible refusait ses avances et tous compromis. Elle renvoyait à ce « Pompe l'air » tous les présents quels qu'ils soient vestimentaires, arts floraux , vins divins et mets des Dieux aucun cadeaux ne trouvaient grâce à ses yeux.

        Rien n'y faisait, c'est donc par la ruse qu' il tenta de franchir les limites qui les séparaient de la belle tant désirée.

        Grand carnassier il ne répugnait pas à la besogne et mettait tout en branle pour assouvir ses féroces envies , il allait au charbon et mettait les mains dans le cambouis quand c’était nécessaire quitte à passer pour un pervers aux yeux des dames en manque d’émois ce qui n'était pas fait pour lui déplaire.

        Dans son royaume peuplé de vantards , il s'était taillé une sacrée réputation de chasseur de biches et autres vierges tendres à dévorer, pourtant l'une d'elle le considérait comme un connard



        Maintenant il en perdait son latin et je ne vous réciterais pas la litanie des techniques amoureuses qu''il envisageait pour forcer une dame vertueuse à devenir dévergondée par des paroles criées au moment de succomber.....c’était là son péché mignon : les faire crier au moment de rendre les armes !

        Il tournait en rond et puisait dans ses ultimes ressources le déclic qui ferait de cette tragédie un moment magique.

        Autant demander à un fin limier du 36 du quai des Orfèvres d''interpeller l'auteur d'une capture d' écran....ou de chercher la masse à enfoncer un piquet d'incendie......galéjades pures.

        Un soir enfin, sur le chemin du retour, alors qu’Éros comme à l’accoutumé se tournait les pouces, la chance déguisée en vieux clou rouillé lui offrit l'opportunité de mener à bien ce pourquoi, il lui semblait d'être né.

        C'est sur le bord de la route que la Belle eut son pneu crevé, au beau milieu de la nuit, il lui sauva la vie en la prenant à bord de son auto.

        Pour le remercier la petite futée lui dit « merci, des peurs de la nuit vous m'avez sauvée..pour ce service rendu je ferais tout ce que vous voudrez...en me promettant que jusque dans ma chambre vous m’accompagnerez ».

       Aussitôt dit, aussitôt fait, en la raccompagnant au milieu de banalités, il pensait à toutes ces fois manquées, à ce qu'il allait lui faire, attendre ce moment inespéré lui donnait du cœur à l’ouvrage, c'est certain elle allait prendre cher et dans sa tête qui bourdonnait, il révisait les 100 premières position du Camassoutra.....pour débuter, après il aviserait !



        C'est bien connu et tout le monde vous le dira, le meilleur moment c'est quand en compagnie de la demoiselle vous grimpez les escaliers..le septième ciel attendra.

       Pour l'heure, plus question de balivernes, il fallait sur le moment hisser les couleurs d'un drapeau en berne, attaquer de front la citadelle pour laver cet affront et se rendre maître de la Belle sans coups fait rire.

    Ce foutu pont levis refusant de s'abaisser, la princesse voulait bien déposer les armes aux pieds de l'assaillant, certes mais avec les honneurs et prendre le temps de parlementer.

        Elle minaudait, faisait des ronds de jambes pas pressée qu'elle était d'écarter ses jolies gambettes pour offrir à l’assaillant ce trésor tant convoité...on peut être jeune, jolie et pas bête !

    Lui impatient, voulait sa victoire sur l'heure, se croyant fin stratège, il décida de faire le tour de la question et décida de la prendre par derrière.

    Funeste erreur, au moment ou le chevalier sortait sa lance pour un ultime effort, Éros le bienveillant en décida autrement et transforma cet assaut en vain effort.

    La Belle insoumise figée dans un premier temps par la surprise, attendait l'assaut final les avant bras posés sur la table, pensant que pour recevoir les coups de bélier la situation serait plus stable

    En voyant tout mollissant le bout de sa lance, elle compara son arme à un spaghetti trop cuit et en éclatant de rire elle lui dit : je vous découvre meilleur cuisinier qu'entrepreneur, je découvre qu' avec vous, la table est le seul endroit où on ne s'ennuie pas pendant la première heure ».

    Et c'est ainsi qu'est née l'histoire du chevalier à la lance émoussée, dont les élans et les rêves furent brisés, d'avoir trop attendu ce fut pour lui un coup dur, le laissant tout mollasson de là où il prétendait être dur .

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 27 Juin 2018 à 07:14

    Et on parle d'égalité des sexes... lol !

    Bonne journée

      • Mercredi 27 Juin 2018 à 12:57

        ...à quelques centimètres prés, elle l'aurait senti  mettre et ainsi, senti le maître !happy

        Bonne journée à toi e t à la tienne.

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    2
    Mercredi 27 Juin 2018 à 19:02

    Ah ah ! Je m'en doutais que ça finirait mal pour le mâle cette histoire. D'avoir trop rêvé et trop attendu, voilà où ça mène.

    La panne, la fameuse panne, celle qui, bien sûr,  n'arrive jamais  !
    Un p'tit plaisir bien innocent  :  Patachou, ça tombe bien pour un cuisinier.

    La bague à Jules

    Bonne soirée.

      • Jeudi 28 Juin 2018 à 05:42

        Tu nous régale de tes succulents commentaires...PATACHOU...je n' y aurais pas pensé !happy

        Quand à la panne bien connue des coureurs du tout de hanches et des voleurs de jupons serait due au stress du sportif qui a le nez dans le guidon (scientifiquement prouvé ).he

        Le guidon : Quel drôle de nom pour nommer les parties privées d'une dame, mis à part La position des mains....

        Bon premier café !

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