• Au petit matin blafard

    Je suis pourtant d'humeur sereine en ce beau matin.

    Aussi ai-je décidé de changer ma façon de vous faire partager les angoisses de mes nuits.

    Rassurez-vous, ce n'était qu'un moment d'égarement.

     

    L' homme a besoin d'excuses pour mourir, sa vie ne lui suffisant plus c'est dans le sacrifice qu'il ira chercher refuge.

     

    Pour parfaire son épopée, il s’inventera des matins frileux aux aubes blêmes, de folles chevauchées parcoures à en perdre son haleine, sur son cheval aux naseaux fumant avec lequel il parcourra de mornes plaines.

     

    Des places fortes enlevées de main de maître, après avoir conduit l’assaut ultime et pour couvrir les cris des vaincus, il entonnera avec ses compagnons d'arme de justes cantiques dédiés à un dieu qui l'entendant, le pardonnera par avance d'avoir user en son nom d'effroyables atrocités...

     les voici ainsi justifiés ces actes de barbarie tant redoutés qu'il gardait en son sein bien au secret.

    Ce héros laissera éclater au grand jour toutes ses rancœurs qu'il tenait enfermées. Il peut maintenant s'adonner à sa passion et afficher au grand jour sa personnalité, détruire, piller voler et violer en toute légalité.

     Il s’enivrera aux saveurs d'un vin qui deviendra celui de la Victoire, il faut bien effacer de sa bouche les goût du sang et des larmes.

    Après cette hallali, lui conférant le droit se comporter en hussard sur de frêles victimes, il découvrira que l'amertume n'est pas toujours en bouche et bien des héros fatigués par de bien tristes exploits l'ont découverts au fond d'un calice le buvant jusqu'à la lie.

     La veille encore il doutait du bien fondé de sa mission, redoutant l'issue d'une bataille loin d'être gagnée mais pas tout à fait perdue, interrogeant du regards d'autres capitaines aux yeux embués de terreur et de haine contre un ennemi invincible qu'il ne voyait pas.

    Il fallait de toute urgence désigner à ces fougueux assassins vers quel monstre s’abattrait le bras vengeur

    De la vigueur ils n'en manquaient point et maintes fois dans un passé devenue glorieux, ils ont offert leur courage et leur bestialité à une cause ou à un roi en quête de légitimité.

     On la baptiserait du nom de « terreur », cette bête immonde avide de sang et d'orgueil, qui venait la nuit égorger nos fils et nos compagnes, pour pouvoir l'immoler sur l'autel des sacrifices de la Nation.

    Pour donner à son combat une véritable et noble raison, pareil à elle, il se transformera en égorgeur ne laissant aucun répit à cette sœur de sang qui l’empêchant de dormir à la veille de la bataille, lui recouvrira le front, non pas d'une couronne de lauriers du vainqueur mais de perles de sueur cadeau de la grande Peur.

    Allez courage, il te faut maintenant montrer à toi-même de quoi tu seras capable dans les prochaines heures.

    Tu n'es pas seul, c'est en compagnie de valeureux spadassins que vous pourfendraient vos cousins d'en face, ces terribles assassins.

    Pour les reconnaître et porter le coup fatal qui les fera mordre la poussière, tu les reconnaîtra, car tout comme toi ils portent la haine et le malheur affichant dans leurs attitudes, les marques des Grands de ce monde : Politiques, Président, Pollueurs, Traders, Banquiers, Intégristes...j'en passe et de malheurs.

     

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